La vie et l’œuvre de Cheikh Moussa Kamara de Ganguel révélées au grand public lors d’un Symposium à Dakar

L’Institut Islamique de Dakar a abrité hier samedi matin, un symposium sur la vie et l’œuvre de Cheikh Moussa Kamara sous l’égide de Thierno Mohamadou Bassirou Kamara, khalife de la famille de l’érudit de Ganguel Soulé. Il s’agissait pour la famille et les organisateurs de cette 3e édition du Symposium, de mettre en exergue la d’un savant multidisciplinaire, son héritage culturel face aux défis contemporains.

Cheikh Moussa Kamara né vers 1864 à Gourki Samba Diom, canton de Damga, cercle de Matam, a marqué son époque à travers ses écrits qui traitent du droit musulman, de l’histoire de la géographie. Ce savant hors pair du vingtième siècle a reçu des éloges des guides religieux de son époque parmi eux, Cheikh Ahmadou Bamba, Fondateur du Mouridisme et de la ville Sainte de Touba, El Hadji Malick Sy de Tivaoune, celui qui porta au plus haut la bannière de la confrérie Tidjniya, Thierno Seydou Nourou Tall, petit fils de Cheikh Oumar Foutiyou Tall, Cheikhna Cheikh Saadbou, entre autres, a fait savoir Ismaila Kamara, porte-parole de la famille.

Selon ce dernier, diffuser l’œuvre de Cheikh Moussa Kamara, mieux faire connaitre ses écrits au grand public sont les deux principaux objectif recherchés à travers ce symposium sur la vie et l’œuvre de Cheikh Moussa Kamara qui s’est tenu ce samedi à l’Institut Islamique de Dakar.

Ainsi, d’après Abdourahame Kane, Petit Fils du guide religieux, son grand Père Cheikh Moussa Kamara accordait une attention particulière à l’individu car, dit-il, pour le religieux, l’Homme était au dessus de tous les êtres sur terre. Mais, à ses yeux, tout le monde était égal devant Dieu.

Poursuivant, le Petit Fils précise que son grand père n’a jamais fait le djihad car lutter contre les colons qui disposaient à cette époque des armes plus sophistiquées s’était une forme de suicide, c’est pourquoi il était contre cette forme de lutte.

Pour rappel, le thème de cette 3e édition du Symposium s’articulait autour de la vie de : « Cheikh Moussa Kamara le sage de Ganguel, savant multidisciplinaire, son héritage culturel face aux défis contemporains ».

Voici un Résumé de la Biographie du CheikhCheikh Moussa CAMARA de Ganguel Soulé

Cheikh Moussa Kamara est né vers 1864 à Gouriki-Samba-Diom, canton de Damga, cercle de Matam (Sénégal). Après l’initiation au Coran auprès de Thierno Malick DIENG dans son village natal de Gouriki Samba Diom, Cheikh Moussa KAMARA sillonna diverses contrées, tant du côté du Sénégal que de la Mauritanie, afin d’approfondir ses connaissances en théologie, grammaire, droit musulman, histoire, etc.

Un des tournants décisifs de sa vie fût sa rencontre à Saint-Louis du Sénégal puis à Nimzat (actuelle République Islamique de Mauritanie) avec son maître spirituel Cheikhna Cheikh Saad Bouh AIDRA, qui lui décerna le titre de Cheikh dans la voie Khadriya.

C’est vers 1889 qu’il s’installa au village de Thikité, dans le Département de Podor, où il ouvrit sa première école coranique. Et en 1893, Cheikh Moussa KAMARA alla s’installer définitivement au village de Ganguel soulé. C’est dans cette dernière localité qu’il fonda ce que le Pr Rawane MBAYE a dénommé, dans sa thèse de Doctorat d’Etat, « l’école de Ganguel ».

Le très saint et savant Cheikh Moussa Kamara a fortement marqué son époque. Les communautés scientifique et religieuse, tant au plan national qu’international, reconnaissent aujourd’hui la valeur de son œuvre féconde et impressionnante par sa richesse et sa diversité.

Cette œuvre encyclopédique qui traite aussi bien de la littérature que du Droit musulman, de CHEIKH MOUSSA KAMARA Thierno Malick KANE 1864-1945 l’histoire, de la géographie, se compose d’au moins d’une soixantaine d’ouvrages dont une bonne partie a été généreusement offerte de son vivant à l’IFAN en 1944, à la veille de sa disparition.

Le savant de Ganguel était pour un islam qui transcende les confréries. Ce qui fait de lui un scientifique hors pair et un critique avisé. C’est sous cet angle qu’il a écrit plusieurs ouvrages qui remettaient beaucoup en cause certaines pratiques de son époque.

Dans ses ouvrages, il rappelait également les fondamentaux de la religion musulmane. Cet encyclopédiste hors pair du vingtième siècle (1864-1945) a reçu de ses contemporains de nombreux et fort élogieux témoignages, parmi les plus savants et les guides religieux les plus éclairés de son temps (Cheikh Saad Bouh, Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick Sy, Thierno Saïdou Nourou Tall etc.).

Cette considération et cette reconnaissance par ses pairs sont résumées dans cette fameuse citation d’un africaniste émérite de la période coloniale, Paul Marty, rapportée par feu Amar SAMB, premier directeur noir de l’IFAN, dans sa thèse de doctorat « Essai sur la contribution du Sénégal à la littérature d’expression arabe » : ’’Si on comparaît ce Cheikh avec dix savants du Sénégal, il l’emporterait sur eux.’’

C’est dans cet ordre d’idées que Cheikh Mamadou Mamoudou de Maghama (un savant de la rive droite du fleuve Sénégal (Mauritanie)) l’avait loué comme étant le plus distingué savant de sa génération : « Par ALLAH ! […] il n’existe pas un savant intelligent et perspicace qui sache manier la langue arabe avec autant de bonheur que Cheikh Moussa…

Chaque jour, j’acquiers un savoir nouveau, des leçons instructives et des informations accrues, à l’heure présente, je ne vois nul savant aussi privilégié, si ce n’est Cheikh Moussa ». (Kamara 1970 : 52).

                Abdoul BABA – Laviesenegalaise.com

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