La valse des … charognards

Le temps s’enfuit à la vitesse de l’éclair, les gens changent comme ils changent de vestes. Difficile de reconnaître nos vis-à-vis. Les lâches nous infiltrent. Ils sont partout et nulle part. Ils sont devant et derrière nous, épient nos moindres faits et gestes. Marre de ces galapiats sortis de la cuisse de Jupiter qui, sans en avoir l’air, nous emmerdent à tout bout de champ. Ces arrivistes, opportunistes, manipulateurs, menteurs, hypocrites de tout bord nous pompent notre air déjà pollué. Découragée et dégoûtée, la loyauté s’en est allée au galop. L’honnêteté, la franchise, le respect, la probité, la sincérité, la bonne foi et le dévouement ont foutu le camp sans demander leurs restes. L’intégrité, ils s’en fichent comme de leur première chemise. Dignité où es tu ? Partie sans crier gare. L’équité est en pénurie, l’honorabilité vit une disette et la plénitude envoyé sept mètres sous terre.


A qui se fier dans ce monde qui regorge de flatteurs, d’imposteurs, de calomniateurs, de tricheurs, de flagorneurs et d’écornifleurs qui ont toute honte bue ? Nous sommes à la merci de ces fieffés félons, ces tartuffes et affabulateurs au verbe facile, au discours fallacieux. Ces ratiocineurs qui ne croient même pas en eux tout comme ils ne croient pas en Dieu. Ils vénèrent les biens de ce bas-monde et sont capables de tuer leur mère pour un avantage. A bas les adeptes de la platitude. Bassesse, courbette, petitesse et flagornerie sont leur sport favori. Ils nous sourient, nous montrent leurs grosses dents blanches, mais en réalité ils nous haïssent, nous envient, nous jalousent. Notre bonheur, notre ascension, notre prospérité, notre triomphe les rendent malades. Ils ne sont heureux que dans notre malheur, notre échec.
Ô mon Dieu, où va notre monde ? Préserve-nous des ces sangsues, ces vautours. Préserve-nous de ces charognards sans vertus qui n’attendent que nos pauvres carcasses pour faire la fiesta. Je ne pourrai jamais mettre fin cette valse des charognards, mais s’ils salivent rien qu’en pensant à ronger mes pauvres os, à dévorer ma chair ou à boire mon sang, ils mourront de faim en attendant que je trépasse. Et d’ici que je m’affaisse et qu’ils prennent le dessus, je danserai la samba, la valse, le paso-doble et pourquoi pas le boogie-woogie rien que pour les narguer.

 

          ♦ Samba Oumar Fall

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