Kolda – le taux global d’accès à l’eau potable est de 3,60%

Le chef de la division régionale de l’hydraulique de Kolda, Moustapha Thiam, révèle que le taux global d’accès à l’eau potable dans la région de Kolda est de 3,60%. Ce qui est très faible comparé aux 86,60% au niveau national. Pour résorber ce gap, l’Etat du Sénégal a mis en place un vaste programme qui va réaliser 26 nouveaux forages multi-villages. Alors que dans des villages disposant de forages, les populations continuent de boire l’eau des puits, faute de moyens.

  • Combien de forages y a-t-il dans la région de Kolda ?

Dans la région de Kolda, nous avons 69 forages motorisés et équipés qui sont réalisés par l’Etat du Sénégal et ses partenaires au développement.

  • Quel est le montant global de ces infrastructures ?

La réalisation d’un forage coûte environ 100 à 120 millions de nos francs. Mais, s’il s’agit des forages multi-villages qui sont réalisés par le Programme Eau Potable et Assainissement du millénaire (PEPAM), les coûts estimatifs avoisinent les 200 millions de francs CFA. Ce sont des forages qui peuvent alimenter plusieurs villages. Combien de forages sont fonctionnels ? Sur le plan technique, pratiquement tous les forages fonctionnent.

Parce que tous les forages qui avaient des problèmes d’équipements ont été réparés. On peut citer, entre autres, le forage de Médina Manda où on a remplacé des équipements d’exones ; Touba Mboyène et Médina Yoro Foula, où on a remplacé les groupes électrogènes. Il y a d’autres localités où on a eu à remplacer des équipements d’exones qui étaient en panne ou qui commençaient à présenter des signes de panne. Mais, il faut signaler qu’il y a des forages à l’arrêt que nous appelons dans notre jargon arrêt volontaire.

Actuellement, les 2/3 ne fonctionnent pas, à cause de la mauvaise gestion. Y a-t-il des problèmes que vous rencontrez au niveau du réseau d’approvisionnement en eau potable ? Vous savez, en matière de réseau d’approvisionnement en eau potable, il y a toujours quelques problèmes, surtout des problèmes de fuites au niveau du réseau de distribution. Au niveau des localités, il y a des Associations des Usagers des Forages (ASUFOR) et les responsables du réseau qui se chargent de réparer les petites fuites.

En cas de grandes fuites, il y a l’intervention de la direction de l’hydraulique. Nous avons également constaté que, dans certaines localités, le réseau n’est pas dense. Ce qui fait que beaucoup de concessions n’ont pas pu avoir d’eau à partir de ce réseau-là. Mais, il y a des programmes de densification de réseaux qui sont en cours pour permettre aux populations d’avoir accès au réseau, afin d’avoir leurs branchements particuliers dans leurs concessions.

  • Quel est le taux global d’accès à l’eau potable dans la région de Kolda ?

Le taux d’accès global dans la région de Kolda est de 3,60%, alors que le taux national est de 86,60%. Nous avons un taux d’accès à l’eau potable très faible par rapport aux autres régions. Maintenant, concernant le taux d’accès par approvisionnement en eau potable, c’est-à-dire à partir des forages, nous avons un taux d’accès qui est de 34,9%, là où au niveau national, le taux est de 74%. C’est dire qu’on n’a même pas atteint la moitié pour le taux d’accès à partir des forages. Pour résorber ce gap, l’Etat du Sénégal a mis en place un vaste programme qui va réaliser 11 forages multi-villages. Par exemple, dans le département de Médina Yoro Foula, il y a beaucoup de communes qui n’ont pas forages, notamment, Badion, Bignarabé, Koulinto, Bourouco qui vont bénéficier de forages.

Dans la commune de Niaming, il y avait un programme du ministère de l’Elevage qui avait démarré un forage. Mais ce forage est inséré dans le programme chinois. En dehors des 11 forages qui seront construits, il y a un autre programme également qui va démarrer incessamment. Avec ce programme, l’Etat du Sénégal compte réaliser 15 nouveaux forages multivillages.

  • Quels sont les forages que vous comptez renouveler ?

Entre autres, nous avons le forage de Touba Mboyène qu’on va renouveler. Celui de Pakour qui actuellement ne fonctionne pas. Parce qu’il y a une défectuosité de l’ouvrage de captage. Nous avons aussi le forage de Bonconto qui a un débit extrêmement très faible. A Kounkané, nous avons déjà procédé au renouvellement du forage. Au total, nous comptons renouveler cinq (5) forages.

  • En tant que technicien, quels sont les problèmes que vous rencontrez sur le terrain ?

Nous rencontrons beaucoup de problèmes. Parce que, dans un premier temps, quand il y a mauvaise gestion, cela veut dire que le forage ne fonctionne pas correctement, or, les équipements techniques du forage ne sont pas en panne.

Donc, la difficulté première, c’est le manque d’eau au niveau des populations. Et quand il y a manque d’eau au niveau des forages, les populations font recours à l’eau des puits traditionnels, avec toutes les conséquences sanitaires que ça peut comporter. Ça, c’est un problème.

Ensuite, nous sommes souvent interpellés par les autorités administratives. Pour elles, si le forage ne fonctionne pas, c’est dû à un problème technique. Or, c’est souvent au niveau des populations, à travers les Associations des Usagers des Forages (ASUFOR) qui ne payent pas l’eau.

Et cet argent est géré par l’ASUFOR. Et si l’ASUFOR ne parvient pas à acheter correctement le carburant ou les batteries, c’est un problème. D’ailleurs, c’est à cause de ces problèmes récurrents qu’il y a cette réforme de la direction de l’hydraulique dont l’objectif est d’améliorer la gestion des forages, afin de permettre aux populations d’avoir de l’eau à tout moment.

  • Des populations qui continuent toujours de consommer l’eau des puits, malgré l’installation des forages dans leurs localités.

C’est une très grande réalité dans la région de Kolda. Il y a des exemples palpables qui sont là. Par exemple, dans le village de Santankoye où le PEPAM BAC2 a réalisé un forage avec des extensions de réseau vers des villages polarisés, à hauteur de plus de 200 millions de nos francs. Depuis que le forage a été réceptionné, il n’a jamais fonctionné, à cause de la mauvaise gestion.

Les gens préfèrent l’eau du puits. Parce que vous savez, pour utiliser l’eau du forage, il faut payer. C’est pourquoi certaines populations à revenus moyens préfèrent l’eau des puits. Nous avons également le village d’Ainoumady Djimbébé. Là-bas aussi, c’est la même situation qui se pose. On a réalisé le forage et jusque-là, ça ne marche pas. Donc ça, ce sont des problèmes dont la faute incombe aux populations qui ne parviennent pas à assurer la gestion correcte des forages.

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