Issa Harouna Mangane : « J’ai peur de voir deux Sadel, l’un électrifié et l’autre plongé dans l’obscurité »

Je pense que les quatre années passées à Sadel, doublées de l’amour que je ressens pour le village me confèrent la légitimité de me prononcer sur les « affaires de la cité ». Sadel à l’instar de tous les grands villages du Fouta dépendait  pour son développement de l’action collective. En effet, les émigrés, organisés en associations cherchaient à trouver des partenaires au développement pour la réalisation d’infrastructures dans leur village. C’est de cette manière que nos villages ont connu leurs premières écoles, centres de santé, forages… .

 C’est peut être cet état de fait qui explique chez nos parents ce mépris de la chose politique. Mais, depuis l’arrivée de Macky Sall à la magistrature suprême, l’espoir semble renaître des coeurs des foutankés.

Pour la première fois, nous avons à la tête de nos collectivités locales de très proches collaborateurs d’un président de la république. Et s’il m’est permis ici de donner mon jugement personnel: je dirai que cet espoir placé en la personne de Macky Sall a sa raison d’être. Nous avons dans le gouvernement des ministres, des directeurs qui sont nés et grandi au Fouta. De plus, le président très averti des difficultés rencontrées dans le monde rural a mis sur pied des projets et programmes susceptibles d’aider nos villages à se moderniser. Aujourd’hui, dans la plupart de nos communes et villages, le PUDC a fini de prouver sa pertinence. De même, la nomination de Baba Diallo, un fils de Nguidjilone à la tête de l’Agence Sénégalaise de l’Électrification Rurale témoigne de la volonté réelle du président à aider ses parents Foutankais.

Cependant, la léthargie dont fait montre certains leaders politiques n’est pas sans inquiétude. Je rappelle que nous parlons de Sadel.  Aujourd’hui force est de constater qu’il y a un véritable bras de fer opposant les différents leaders de l’APR dans le village; ce qui nous pousse à nous intéresser de leurs actions pour la localité ou leurs ambitions pour Sadel. Personnellement, je n’ai pas vu quelque chose de concret qu’ils ont fait et je me demande vraiment s’ils connaissent les maux dont souffrent les habitants de leur village. Le plus flagrant parmi ces maux est l’impossibilité pour certains foyers d’électrifier leurs maisons qui ne sont pourtant pas éloignées du village. Qu’est ce qui explique que Sadel n’a pas bénéficier de l’extension de son réseau électrique alors que le directeur de l’ASER n’est autre que le parent et voisin Baba Diallo? Les meeting et les rencontres politiques se sont multipliés mais je n’ai entendu ni promesse ni proposition de sortie de crise de la part de ces leaders. Alors que  des familles qui ont déménagé depuis des années vivent toujours dans l’obscurité car celle-ci n’arrivent pas à être branché faute d’extension du réseau électrique. Pourtant, elles aperçoivent des poteaux électriques à seulement quelques cinquante mètres de leurs domiciles. J’ai bien peur de voir deux Sadel au fil des années. L’un électrifié et l’autre plongé dans l’obscurité dès la tombée de la nuit.

 Désormais, les populations doivent être plus exigeantes de leurs leaders. Il ne s’agit plus de suivre des politiciens qui au lieu de s’intéresser aux problèmes et apporter des solutions, nous soudoient avec des billets de banque, des tissus et des jeux de maillot.

Les jeunes conscients doivent se constituer en sentinelle et rappeler à ces politiciens leur engagement et leur devoir envers les populations qui ont placé en eux leur espoir.

Issa Harouna Mangane

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