ISRA : L’ex-assistant comptable payait des salaires à de faux et fictifs agents

Un ex-assistant comptable à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA)a été condamné hier à cinq de prison ferme pour détournement de deniers publics. Saliou Mboup devra aussi payer 110 millions F CFA de dommages et intérêts.

Au lieu des 7 années requises par le Parquet, Saliou Mboup va finalement passer 5 ans derrière les barreaux. Le péché de l’ex-assistant comptable à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) est d’avoir puisé dans les caisses de l’institution. Hier, le tribunal correctionnel de Dakar l’a reconnu coupable de détournement de deniers publics.

Pour le préjudice, il devra payer la somme de 110 millions F CFA en guise de dommages et intérêts à l’Etat du Sénégal. Qui réclamait plutôt 250 millions F CFA car, le condamné a détourné au total le montant de 108 048 277 F CFA, en l’espace de six mois. Chargé d’établir les salaires, il a commencé à insérer dans la fiche de paiement des agents des noms fictifs ainsi que ceux de membres de sa famille et de connaissances qui ne travaillent pas à l’Isra.

Un crime n’étant jamais parfait, l’ex-assistant comptable a été perdu par les salaires exorbitants attribués à ces faux agents et agents fictifs. A certains, il a octroyé des salaires de 2 millions F CFA, or, selon l’avocat de l’Isra, à part le Directeur général, aucun agent n’a un salaire dépassant 1 million de francs CFA.

Lors de son jugement, Saliou Mboup a reconnu les faits sans ambages, mais a minoré la somme avancée par l’accusation. “J’ai détourné 100 millions. Les 72 millions sont avec le promoteur immobilier Yade qui me vendait des terrains.

L’Etat a confisqué les 28 millions”, avait confié l’ex-assistant comptable prévenu. En plus de l’aveu, il avait expliqué son modus operandi. Lorsque l’Agent comptable particulier (ACP) lui transférait les fichiers des travailleurs (l’un portant la liste des agents avec leur matricule et un autre avec le montant des salaires et les banques où ils étaient domiciliés), il créait de nouveaux fichiers en y ajoutant des agents fictifs. Par la suite, il soumettait les documents pour validation à son supérieur.

Celui-ci n’a découvert le pot aux roses que bien après le départ de son assistant, survenu en avril 2015. Entre-temps, Saliou Mboup avait fait différents virements illégaux. 38 millions dans le compte de son beau-frère, 26 millions dans ses cinq comptes, plus de 20 millions dans celui de sa copine…

Seulement, pour se dédouaner, l’agent avait avancé l’argument mystique comme alibi. Pour autant, cela ne l’a pas épargné d’une condamnation.

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