Instauration de l’éducation au numérique à partir du primaire

Pour l’éclosion des jeunes talents dans le secteur des télécoms, il est nécessaire d’instaurer des cours d’éducation au numérique à partir du primaire. C’est ce qu’a estimé le président du Réseau des journalistes en Tic (Rejotic), Ismaëla Camara, lors d’un atelier de sensibilisation organisé pour la presse.

Le digital est ancré dans la vie quotidienne des populations. Selon une étude du cabinet Deloitte, le nombre d’appareils connectés est estimé à plus de 350 millions, en 2017, et va atteindre 660 millions d’abonnés, en 2020. Ce qui aura un impact sur les économies nationales, à condition de “miser”, selon le président du Réseau des journalistes en technologies de l’information et de la communication (Tic), sur le capital humain considéré comme la “colonne vertébrale” de la création de valeurs, mais aussi et surtout un accélérateur de croissance. “Dès lors, les pouvoirs publics devront créer un environnement propice à l’éclosion des jeunes talents, en instaurant des cours d’éducation au numérique à partir du primaire. Cette démarche devra permettre aux élèves d’apprendre très tôt à coder afin d’appréhender le monde moderne”, a plaidé Ismaëla Camara.

Pour le journaliste spécialisé dans le secteur des Tic, il faut, aujourd’hui, “institutionnaliser” cette initiative pour “mieux outiller” les futures ressources humaines à “l’âge numérique” du pays. C’est de cette façon, poursuit-il, que le Sénégal pourra suffisamment tirer profit des avantages du Big Data. Il convient de rappeler qu’en 2017, le secteur des Tic a contribué à hauteur de 5,1 au produit intérieur brut (Pib), selon la dernière étude de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). Ce qui représente 636,3 milliards de francs Cfa, soit une croissance de 5 % des résultats qui sont dus à la forte pénétration du mobile et de l’avènement de la 4G.

Ainsi, le président du Rejotic a estimé qu’au-delà du dégroupage partiel de la boucle cuivre de l’opérateur historique, l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (Artp) doit “aller plus loin”. Ceci, en permettant à Tigo, Waw Sa, Africa Access, Expresso, Arc Informatique de “proposer le triplay et le quadruplay” aux consommateurs sénégalais, au même titre que la Sonatel.

En réalité, le premier concept consiste à faire une offre commerciale dans laquelle un opérateur propose à ses abonnés un ensemble de trois services dans le cadre d’un contrat unique. Il s’agit de l’accès à l’Internet à haut, voire très haut débit, la téléphonie fixe et la télévision (par Adsl ou par câble). Pour le second, en dehors des services cités, s’ajoute l’offre de la téléphonie mobile. “C’est une façon de baisser les coûts des offres de service et d’assurer une concurrence saine du marché des télécoms, l’âge de la convergence des contenus des médias et opérateurs de téléphonie. Mais, sans cadre juridique et réglementaire, ce secteur ne peut pas exister”, a renchéri M. Camara.

En dehors de ces questions, le président du Rejotic a préconisé la mise en place d’un fonds de soutien aux médias traitant de l’économie numérique. Qui, selon lui, doit être institué pour renforcer leur dynamisme et autonomie. “C’est le seul gage d’un contenu de qualité pour permettre aux professionnels de l’information de jouer pleinement leur rôle dans un secteur en plein essor. Un montant qui proviendrait du Fonds de développement du service universel des télécoms”, a-t-il dit.

De son côté, le directeur général de l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (Artp), Abdou Karim Sall, a indiqué que l’économie numérique embrassant un secteur aussi important, “mérite” que ceux qui communiquent là-dessus soient “outillés, dotés suffisamment d’informations” pour mieux les relayer. “Si on veut développer un secteur, il faut qu’on se donne les moyens de le faire”, a-t-il admis.

Maintenir le Sénégal au Conseil de l’Uit
Au total, il y a 17 pays africains qui veulent être membres du Conseil de l’Union internationale des télécoms (Uit). Or, il n’y a que 13 places libres. “Certes, le Sénégal est déjà membre du Conseil de l’Uit. Mais nous sommes en train de travailler pour faire passer la candidature du Sénégal et maintenir notre place au sein de l’Uit. Ce n’est pas quelque chose de facile. Nous sommes en train de faire jouer la diplomatie et les contacts qu’il faut, en rapport avec ceux qui ont la charge de cette mission, pour que le Sénégal soit maintenu membre à ce conseil”, renseigne le Dg de l’Artp.

Selon qui les rencontres de l’Uit se tiendront à la fin du mois d’octobre à Dubaï. Ce qui sera une occasion pour Abdou Karim Sall, après avoir “échangé avec beaucoup d’acteurs”, de travailler sur cette candidature. Interpellé sur la mauvaise qualité du réseau Internet et mobile notée ces derniers temps, le patron de l’Autorité de régulation a rappelé qu’ils ont échangé avec l’ensemble des régulateurs. D’ailleurs, ils ont servi, depuis le 31 juillet dernier, “des mises en demeure” à tous les trois opérateurs. “Si ça nécessite qu’on monte d’un cran, nous sommes là pour ça, en infligeant des sanctions. Parce que l’autorité ne peut faire que sanctionner en cas de manquements par rapport à un cahier des charges qu’un opérateur a signé”, a-t-il rassuré.

     EnQuete

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.