Gambie : Yahya Jammeh durcit le ton, la Commission électorale bouclée par l’armée

En Gambie, le parti de Yahya Jammeh a saisi ce mardi 13 décembre la Cour suprême pour demander l’annulation les résultats de la présidentielle du 1er décembre, alors que la Cédéao a dépêché une mission à Banjul. Composée de plusieurs chefs d’Etat venus du Liberia, du Nigeria, du Ghana et de Sierra Leone, elle affiche un objectif très clair, mais dont la mise en œuvre risque de l’être beaucoup moins, prédit Rfi.

La Commission électorale bouclée par l’armée

Selon Rfi, visiblement, Yahya Jammeh n’a pas dit son dernier mot. La Commission électorale a été bouclée par l’armée au moment où les chefs d’Etat arrivaient à Banjul. « Ils ont agi sur ordres », a indiqué à nos confrères de Reuters le président de la Commission qui ajoute « être inquiet pour sa sécurité ». Ce bouclage est « une décision extrêmement grave », estime une source diplomatique de la sous-région. Autre élément inquiétant qui pourrait changer le cours des négociations, Ousmane Badjie le chef d’état-major des armées, qui a exprimé toute sa loyauté envers le président élu la semaine passée a indiqué à la presse ce matin : « Jammeh me paie, c’est à lui que je réponds ». Officiellement, Yaya Jammeh a 60 jours à partir de l’annonce des résultats pour assurer la transition avec le président élu Adama Barrow et donc quitter le pouvoir.

En Gambie, Yahya Jammeh est tout de même de plus en plus isolé. Après les professeurs d’université, les avocats viennent d’annoncer que sa volte-face était une trahison. A l’image du site de la présidence gambienne, piraté le week-end dernier, et sur lequel apparaît désormais le message « site en construction », les Gambiens joints au téléphone savourent leur démocratie retrouvée, veulent construire leur « nouvelle Gambie » et ne sont donc pas prêts à se faire voler leur liberté retrouvée par Yahya Jammeh.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.