Forum des investisseurs de la microfinance : Le Premier ministre annonce 30 milliards de FCfa par an pour l’emploi

Hier, s’est ouverte la deuxième édition du forum des investisseurs de la microfinance axée sur le thème : « La finance inclusive : quelle contribution pour l’émergence économique ? ». Le Premier ministre du Sénégal, Mahammad Boun Abdallah Dionne, venu présider la cérémonie d’ouverture, a énuméré « des recommandations pertinentes pour l’atteinte de l’inclusion financière et sociale qui constitue un des axes fondamentaux du Plan Sénégal émergent (Pse) ».

La deuxième édition du forum des investisseurs de la microfinance s’est ouverte hier à Dakar. Elle s’inscrit dans la volonté du chef de l’Etat, Macky Sall, de faire de 2018 « une année sociale, c’est-à-dire l’année du marqueur vers l’atteinte des objectifs collectifs, d’un Sénégal émergent et inclusif ». « Un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous », a dit le Premier ministre du Sénégal, Mahammad Boun Abdallah Dionne, venu présider la rencontre. Il a félicité les acteurs du système décentralisé qui, à la base et au quotidien, sont les principaux acteurs « des performances notées en fin 2016 ». Au regard des indicateurs issus des statistiques produites par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en mars 2017, le Sénégal est le leadeur de la zone Uemoa, avec 208 systèmes financiers décentralisés, plus de 2,5 millions de membres clients, une offre d’épargne de plus de 280 milliards de FCfa, des crédits de plus de 306 milliards de FCfa et un taux de pénétration de la microfinance de 18,4 % par rapport à la population totale.

En dépit de ces performances, l’analyse-diagnostique réalisée lors de l’élaboration de la troisième Lettre de politique sectorielle de la microfinance a permis d’identifier les contraintes et fragilités dont la persistance pourrait entraver l’évolution soutenue du secteur. Pour surmonter ces difficultés, l’Etat du Sénégal a adopté la stratégie sectorielle 2016-2020 dont la mise en œuvre devrait permettre, pour les quatre prochaines années, d’accroître les performances du secteur à travers quelques actions ciblées, a indiqué Mouhammad Boun Abdallah Dionne. Il a rappelé que le président de la République a manifesté sa détermination à soutenir les financements inclusifs par la mise en place d’instruments. Selon lui, il s’agit de veiller à la poursuite du processus de mobilisation de ressources financières et de la mise en place du fond national de la microfinance.

Aux yeux du Premier ministre, il est aussi essentiel de créer une délégation dédiée à l’emploi rapide dotée de 30 milliards de FCfa par an. Il y a aussi la mise en place de la phase 2 de la plateforme d’appui au secteur privé et à la valorisation de la diaspora sénégalaise. Il en est également de l’opérationnalisation du programme de promotion de la microfinance islamique, de la promotion de la finance digitale par la consolidation du projet « Mobile Banking », de la poursuite du programme national d’éducation financière pour les membres et clients et le grand public, de la mise en place de la centrale des risques pour le secteur de la microfinance.

Consolidation du secteur de la Microfinance
Mouhammad Boun Abdallah Dionne juge également nécessaire l’élaboration d’un programme cadre d’appui au redressement des Sociétés financières décentralisées en difficulté et le développement de produits plus adaptés à la demande rurale.

Pendant deux jours, à travers les ateliers thématiques, les participants engageront la réflexion afin d’aboutir à des solutions pertinentes pour l’amélioration de la performance du secteur de la microfinance. Le thème principal de la conférence, « La finance inclusive : quelle contribution pour l’émergence économique », traduit la volonté de franchir un nouveau cap en assurant le passage de la microfinance à la finance inclusive. Il permet de poser le débat sur la finalité même de la microfinance, en particulier sur les enjeux et défis liés à la conciliation entre la logique de rentabilité et la vocation sociale de la microfinance. Dans sa communication, Mamadou Lamine Guèye, président de l’Apsfd, a réitéré sa détermination à «apporter une nouvelle impulsion à l’effort de consolidation du secteur de la microfinance ». Il réaffirme son «engagement militant et actif sur la nécessité de réussir une forte mobilisation autour des préoccupations des financements, des besoins des populations, particulièrement les jeunes et les femmes en milieu défavorisé ».

De son côté, Doudou Kâ, administrateur général du Fongip, note que « l’inclusion financière constitue un levier important dans la lutte contre la précarité des populations ; d’où la nécessité de la favoriser à travers une distribution équitable des fruits de la croissance ». Il a préconisé des « instruments de financements innovants facilitant l’accès au crédit à travers un système de garantie faible ». Au cours des échanges, il est attendu des recommandations pertinentes pour l’atteinte de l’inclusion financière et sociale, un axe fondamental du Plan Sénégal émergent (Pse).

Oumar BA

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