Forte mobilisation des journalistes pour « sauver » l’Aps

Bamba Kassé, le secrétaire général de la section Synpics de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) parle à voix basse, mais son ton est haut. Devant une forêt de micros, Bamba Kassé tonne fort. «Nous n’allons pas laisser les gens tuer l’Aps. Nous n’avons pas de téléphone, coupé depuis un an, nous n’avons pas internet, 40 personnes ont été déflatées, parce qu’ils avaient des contrats précaires. 60 ans d’âge mais aussi de galère, mais depuis 15 ans ça va de mal en pis», martèle Bamba Kassé. Sur son cou, Bamba Kassé a enrôlé tout autour un long foulard rouge en signe de protestation.

«Non à la mort de l’Aps !»

Il y avait partout du rouge dans les locaux de la Maison de la Presse sise sur la Corniche. Dans l’imposante bâtisse, sur trois banderoles géantes avec des écriteaux noirs, on peut lire : « non à 60 ans de galère !», «Non  la mort de l’Aps !» Le secrétaire général du Synpics Ibrahima Khalilou Ndiaye qui a sonné cette mobilisation générale pour que tous les segments de la presse viennent apporter leur solidarité s’est dit ravi de cette mobilisation. Il dit : «Quand on voit cette mobilisation, cela donne du baume au cœur. Vraiment mention spéciale aux anciens de l’Aps. Aujourd’hui vous montrez que vous épousez le combat de l’Aps, qui est un patrimoine du peuple sénégalais.»

Il faut se rendre à l’arrière-cour de la Maison de la presse, cimetière des véhicules de l’agence sénégalaise de presse pour se rendre compte de l’ampleur du mal. Des véhicules aux marques éculées, sont à l’arrêt depuis belle lurette. Un cimetière comme un garage mécanique, il ne manque que des mécaniciens.

Aujourd’hui, les travailleurs sont déterminés à défendre leur outil principal sinon selon Bamba Kassé, c’est la porte ouverte à toutes les dérives. Les syndicalistes de la section synpics de l’Aps donnent rendez-vous à leurs membres demain pour donner suite à la suite de la grève. La case de Birima (Thierno Birahim Fall le directeur de l’Aps) brûle et c’est comme si les autorités veulent regarder l’Aps mourir de sa belle mort. Mais Bamba et les autres sont debout…La fédération internationale des journalistes (Fij), le Comité des éditeurs et diffuseurs de presse (Cdeps), la Convention des jeunes reporters (Crjs), les anciens de l’Aps, les autres sections du Synpics, des journalistes sont venus spontanément soutenir l’Agence sénégalaise de presse. «Nous vous remercions, vive la presse ! vive une presse crédible !»,conclut Bamba Kassé.

igfm

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