Financement de la campagne arachidière : Amadou Ba lance un appel aux banques

La campagne de commercialisation de l’arachide a démarré au Sénégal depuis le 1er décembre dernier. Mais déjà, des problèmes de financement sont notés du côté des opérateurs. Une situation que le gouvernement cherche visiblement à résoudre de façon pérenne. C’est ainsi qu’hier, à l’occasion de sa rencontre de concertation avec l’Association des professionnels des banques et établissements financiers (Apbef), le ministre de l’Economie, des finances et du plan a appelé ces derniers à soutenir la commercialisation de l’arachide. «Le gouvernement doit aujourd’hui prendre en charge deux questions essentielles pour l’activité économique, le financement de la campagne de commercialisation des produits agricoles et le financement des Petites et moyennes entreprises (Pme)», indique M. Amadou Ba.

Plus explicite, l’argentier de l’Etat reconnaît que «la réussite de cette campagne nécessitera l’intervention du système bancaire pour apporter les financements requis». Il faut dire que cette année, une production record est attendue pour l’arachide après la bonne pluviométrie enregistrée.

Seulement, le démarrage timide de la campagne de commercialisation tempère quelque peu l’optimisme né de cette bonne saison pluvieuse. De plus, selon le ministre de l’Economie, l’Etat a consenti des efforts financiers importants pour permettre aux producteurs de disposer de semences de qualité et d’intrants en quantité ; d‘où l’appel lancé aux banques pour qu’elles viennent soutenir l’arachide qui est un des moteurs de la production agricole sénégalaise.

Selon M. Amadou Ba, il s’agit de «contribuer à améliorer le bien-être des populations du monde rural».

Une faible bancarisation

Le Sénégal compte 28 banques et établissements financiers pour 1 millions 597 mille clients et 412 agences à travers le pays. En 2016, ces banques ont réalisé des engagements à hauteur de 3 331 milliards de francs Cfa. Malgré cette forte présence, le taux de bancarisation n’excède pas 18%.

En fournissant ces chiffres lors de la rencontre avec le ministre de l’Economie, des finances et du plan, M. Bocar Sy, président de l’Apbef, reconnaît que les banques peuvent faire mieux. «Le rôle d’une banque c’est de financer l’économie à travers les entreprises et les particuliers, mais aussi de collecter l’épargne pour le financement de l’économie», indique M. Sy.

Dans cette optique, la rencontre avec le ministre de tutelle est un moment important en ce sens qu’elle permet de faire le point sur le secteur et les modalités pour améliorer le travail des banques, se réjouit M. Sy. Aussi, le représentant des professionnels des banques a-t-il fait état des préoccupations des banquiers.

Il s’agit notamment du recouvrement des engagements, du recours à des procédures pénales pour des contentieux commerciaux et de la poursuite des réformes. «Au plan réglementaire, les banques ont démarré le 1er janvier 2018 la transposition des dispositions Bâle II et Bâle III. Tout en saluant les objectifs visés, les impacts que ces mesures auront sur la bancarisation et le crédit, la fiscalité et le traitement des créances en souffrance, les charges de mise à niveau des systèmes devraient faire l’objet d’un amortissement étalé pour réduire l’impact sur le crédit», plaide M. Sy.

Le président de l’Apbef estime toutefois que ces nouvelles dispositions Bâle II et Bâle III sont destinées à professionnaliser et assainir le travail des banques et faciliter le financement de l’économie. «Ce ne sont pas des dispositions contre l’économie, mais pour son financement.

Maintenant, comme tout nouveau dispositif, il y a une période d’adaptation pour la banque, le client et l’ensemble des acteurs économiques», dit-il. Le comité de Bâle qui rassemble les plus grandes banques centrales a décidé d’instaurer un ensemble de règles pour stabiliser le système bancaire. Ces accords visent à instaurer des normes internationales de renforcement de chaque établissement financier afin d’éviter des crises.

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