Et si Macky Sall voulait un 3e mandat?

Investi le 02 Avril 2019 suite à sa réélection lors de la Présidentielle du 24 Février, Macky Sall déroule son deuxième et « dernier mandat ». Mais les citoyens se veulent prudents car, au Sénégal, le « Wax Waxett » (se dédire) passe toujours comme lettre à la poste et est devenu un jeu favori des hommes politiques ou simplement « politiciens »  jusqu’à ce que le peuple souverain décide de se soulever. L’ancien Président Me Abdoulaye Wade en sait quelque chose sur son fameux « ticket présidentiel », avec  son « quart bloquant». L’histoire va-t-elle se répéter ?

En ces temps qui courent, c’est le fast tract! Si celui-ci n’est pas constaté  à travers les actes et les actions des gouvernants, l’horloge mondiale quant à elle fait son tour sans détour. Le temps accélère sa cadence. Bouclé un mandat de 5 ans sera alors beaucoup plus rapide que parvenir à la prouesse de réaliser de belles actions et de gigantesques œuvres pour un pays qui aspire à l’Emergence et dont les ressources d’hydrocarbures ne seront exploitables qu’à partir de 2021, deux ans avant la fin du mandat présidentiel en cours. Le peuple devient de plus en plus impatient et exigeant à l’endroit de ses dirigeants qui doivent impérativement produire des résultats concrets ou céder la place à d’autres citoyens. Depuis quelques temps le peuple remet en cause le système. « Il doit être changé », selon la nouvelle génération de jeunes et d’élites. Que dire de la transparence tant réclamée, la lutte contre la corruption, la gabegie…  Nous savons tous que le pétrole aiguise les appétits. Alors, la question qui taraude l’esprit de tous citoyens averti est de savoir « Si Macky Sall est réellement prêt à partir à la fin de son deuxième et dernier mandat? » Une question légitime malgré ses réactions qui ne rassurent toujours pas pour plusieurs raisons. 

Pourquoi Macky Sall a supprimé le poste de Premier Ministre voulant tout centraliser sur sa propre personne au lendemain de sa réélection? Pourquoi va-t-on vers le report des élections locales? Pourquoi Macky ne voudrait pas que ses proches aient une ambition présidentielle ? Trouver les réponses exactes (loin de nos prétentions) de cette triple interrogation permettrait de comprendre déjà les enjeux de 2024. Mais pour Macky Sall et certains de ses collaborateurs, se serait encore tôt de scruter 2024. Et pourtant, « le dîner qu’on mange le soir se prépare le jour », pour reprendre cette célèbre assertion traditionnelle. 

Dans son camp, certains de ses affidés avancent la thèse d’un débat prématuré, oubliant la nécessité pour le successeur du Président Macky Sall, à la tête de l’Alliance pour la République (Apr), de se préparer pour les prochaines échéances de 2024, si bien, évidemment, que le chef de l’Etat en est à son second mandat, écrivait le journal Sud Quotidien dans une de ses livraisons en début septembre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le choc des ambitions aura bel et bien lieu au sein de ce parti et même dans la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) au pouvoir.

Ce débat serait en réalité prématuré au sein de l’Apr, si le président Macky Sall n’est pas dans les dispositions de considérer que ce mandat en cours est son second, c’est-à-dire son deuxième et dernier mandat. 

Cette question sur le mandat du président Macky Sall reste quand même entière, surtout si l’on se fie au discours clair-obscur qu’avait tenu son ancien ministre de la Justice, Ismaëla Madior Fall. Le juriste avait soutenu, en mars dernier, que « les dispositions sont claires. D’autres ont donné leur avis en disant que les dispositions ne sont pas claires. Il appartient au président de la République d’apprécier». Le journal Sud Quotidien dans sa parution du 04 septembre rappelait que cette dernière phrase avait suscité une polémique sur ledit mandat, car d’aucuns estimaient que si vraiment la question était claire, le président Macky Sall n’aurait pas à apprécier, le moment venu.
Quoi qu’il en soit, Macky Sall a à l’œil ses partisans aux ambitions « démesurées ». Il se dit d’ailleurs qu’il a recadré certains en affirmant avec force qu’«aucun mouvement ne sera toléré dans son parti l’Apr. Si des ministres ou des cadres ont des ambitions, ils doivent attendre la fin de mon mandat pour se manifester». Pourquoi attendre la fin pour une chose dont on doit se préparer activement à l’avance ? C’est intrigant !

En tout cas, Macky devrait retenir les leçons du passé avec Wade. Et, cette affirmation de John Locke va sûrement l’inspirer d’avantage :  » Le peuple est le juge suprême de la façon dont les gouvernants remplissent leur mission puisqu’il est la personne qui leur a donné le pouvoir et qui garde à ce titre, la faculté de les révoquer. « 

Un homme averti en vaut…….

 

 


  ♦ Djiby DEM – laviesenegalaise.com

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