Entretien – Seydou Demba KEBE de la coalition Manko Wattu Sénégal : « Des personnes ont peut être changé, mais le pays n’a pas changé »

Il s’appelle Seydou Demba KEBE, tête de liste départementale à Matam de la coalition Gagnante Manko Waatu Sénégal. Dans un entretien qu’il a accordé à votre portail laviesenegalaise.com, dans notre rubrique « 5 minutes pour convaincre », Monsieur Kébé donne ses impressions sur le Sénégal sous Macky Sall. Selon ce fidèle et loyal au Parti Démocratique Sénégalais et à l’ancien Président Me Abdoulaye Wade, il n’y a aucun changement au Sénégal depuis le départ de Wade à maintenant. « Des personnes ont peut être changé, mais le pays n’a pas changé », a martelé  Seydou Demba Kébé, lors de cet entretien

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1 – Présentez-vous à nos internautes s’il vous plaît !

Je m’appelle Seydou Demba KEBE, je suis originaire de Bokidiawé dans le Département de Matam où j’ai été investi par la coalition Manko Waatu Sénégal comme tête de liste départementale pour les législatives du 30 juillet.

2 – Que représentent ces législatives pour vous?

Elles sont très importantes, le parti au pouvoir vient de boucler ses 5 ans au parlement, et on connait leur bilan. Nous aussi nous étions là et  les populations savent ce que nous avons fait et je pense qu’entre nous et eux, il n’y a pas photo.

Entre les législatures 2001 à 2012 et celle de 2012/2017, ce n’est pas du tout la même chose. Je ne veux pas être méchant, mais tous les gens de bonne foi le savent  et beaucoup ont dit que c’était la législature la plus nulle de notre pays, depuis les indépendances à nos jours.

3 – Ce qui constitue donc une motivation supplémentaire pour vous de les déloger de l’Assemblée ?

Bien sûr, nous allons l’essayer bien vrai que ce ne sera pas facile, et ça nous le reconnaissons, parce qu’en face, nous avons des gens qui ont des moyens colossaux avec budget illimité « rires »… et j’insiste beaucoup là-dessus. En 2012 déjà lors de la présidentielle, nos amis actuellement au pouvoir, sont arrivés avec des richesses qui quadruplaient les nôtres, bien que nous étions au pouvoir à l’époque.

Mais, nous ne baissons pas pour autant les bras et nous ferons face avec les moyens du bord.

4 – En disant cela, est-ce pour confirmer les propos de Me Abdoulaye WADE « Je suis revenu pour faire tomber Macky Sall » en vous emparant de l’Assemblée avant 2019 ?

Nous comptons effectivement marquer un grand coup, lors de ce scrutin du 30 juillet 2017. Au niveau de la capitale et des grandes villes de l’intérieur à fort potentiel  électoral, nous espérons gagner et bien qu’au niveau de Matam, ce ne sera pas facile, nous ferons tout pour nous assurer la victoire.

5 – Nous allons soulager la douleur des Sénégalais disait Me WADE, comment le PDS compte s’y prendre surtout à Matam ?

Vous savez à Matam, la désillusion est grande, les gens avaient rêvé qu’avec l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall tout serait comme dans un état providence, mais rien de tel. D’ailleurs, pour ce qui est du système, il est passé du mieux au pire… On a trompé les populations en les faisant croire à des miracles, mais en l’état actuel des choses, on est loin de l’eldorado promis, aussi, avec le temps, Les populations se sont rendu compte que presque rien n’avait bougé.

Est-ce dire que les populations se sont trompées en votant pour l’actuel régime ?

C’est à eux d’apprécier, mais tous les Sénégalais de bonne foi savent qu’il n’y a eu aucun changement. Peut-être quelques personnes ont changé mais pour ce qui est du système il est parti du mieux au pire.

Pour combattre ce mal, qui est un recul démocratique et socio-économique dans notre pays,  nous allons aider les Sénégalais à prendre conscience qu’il y a eu une erreur, qu’on les a trompés… Certes, ce n’est pas du 100% négatif, mais par rapport aux attentes et aux promesses, franchement on est loin du compte.

6 – Que dites-vous de cette arrivée triomphale de Me Abdoulaye WADE, qui est sans doute un signe pour le PDS ?

Vous savez que nos amis d’en face prédisaient presque tous la «  mort » du PDS, en débauchant à droite ou à gauche tel ou tel responsable, mais comme le dit souvent le Président WADE : on peut cueillir un fruit de l’arbre ou des herbes mortes, mais on ne peut pas déraciner l’arbre très facilement. Le pds peut paraître assoupi, mais restera toujours l’un des plus grands partis de ce pays et cet accueil exceptionnel du 10 juillet, en est une parfaite illustration et je vous donne rendez-vous au soir du 30 juillet. Ce sont les populations qui voteront et croyez-moi, elles en ont du bon sens et donc elles savent distinguer le bien du moins bien ou simplement du mauvais.

7 – Et que diriez-vous des problèmes que suscitent  les cartes biométriques ?

Il y a vraiment beaucoup de soucis avec ces cartes. Les gens n’arrivent pas à les retirer, et quand elles y arrivent, c’est pour constater qu’elles sont truffées d’erreurs. Le taux de retrait est très faible et tout le monde est d’accord sur ce point, l’on se demande même quel sera la solution ? Est-ce qu’il faut rajouter l’ancien fichier pour permettre aux gens de voter ? En réalité je ne sais pas mais en tout cas il y a un sérieux problème. Car là, ce sont vraiment des élections à problèmes, d’abord la date est très mal choisie, on est déjà en hivernage et même à Dakar ici vous avez vu avec la première grande pluie, la banlieue est déjà sous les eaux, et comment voulez-vous que ces gens aillent voter le jour des élections si la veille le ciel venait à ouvrir ses vannes ou même le jour du scrutin. C’est quasiment impossible ! Et chez nous là-bas nos braves paysans qui sont dans les champs, dans les rizières, qu’ils laissent leurs travaux champêtres pour aller voter, c’est possible mais il risque d’y avoir un fort taux d’abstention compte tenus de tous ces éléments. Cette fameuse histoire de cartes d’identité biométriques que les gens n’arrivent toujours pas à cerner ce qui est complètement fou quand on regarde l’argent qu’on a mis pour la fabrication, On parle de 50 milliards pour un résultat aussi décevant. Croyez-moi, des comptes seront demandés à ces messieurs.

8 – En votre qualité de tête de liste, si vous accédez à l’Assemblée Nationale, que pourriez-vous apporter de nouveau ?

D’abord, nous battre pour qu’il y ait une assemblée de rupture, changer son statut de chambre d’applaudissement qu’elle devenue à cause d’une majorité qui n’est pas mature. C’est cela le fond du problème. Je m’engage à être la voix des sans voix, à défendre l’intérêt des populations avec des problèmes notamment liés à l’émigration, l’emploi des jeunes qui peinent toujours en avoir, la santé, l’éducation, des propositions de loi allant dans le sens du bien être! Même si c’est le Président de la République qui définit la politique générale et s’occupe de sa mise en œuvre et trouve les moyens de ce qu’il a promis de faire. Le député n’a pas les moyens du chef de l’État, mais peut tout de même user de son statut, de ses investigations en étant très proches des populations savoir ce qui leur manque pour apporter solutions et sur ce plan toutes les conditions sont réunies à notre niveau.

9 – Justement, êtes-vous en contact direct avec les populations à la base ?

Bien sûr, on est très proche de la population, nous on habite Matam, on habite Bokidjawé, on y est implanté, on a notre famille, on a nos cousins et même ici dans la famille de Dakar c’est un Fouta bis, la maison est remplie de monde vous-même vous en êtes témoin, ce sont les parents qui viennent du fouta tous les jours et nous-même nous y rendons tous les trimestres donc nous vivons les problèmes du fouta, nous les connaissons parfaitement. Ce qui fait  que nous ferions bon ambassadeur pour parler des problèmes du fouta, au nom des populations puisque nous les vivons.

10 – Au cas où le PDS obtiendrait la majorité à l’AN, pourra-t-il soulager la douleur des Sénégalais comme l’a dit Me WADE (Matam) ?

Evidemment, nous, nous avons fait quelque chose, d’abord c’est le président Abdoulaye WADE qui a érigé Matam en région, parce que Matam était un département dans lequel pour avoir juste un certificat de nationalité il fallait faire 400 à 500 km en allant à Saint Louis et même pour une banale histoire de faits divers, on était obligé d’aller au tribunal de Saint Louis, Mais, en 2002, le Président Wade a érigé Matam en région ce qui a réglé d’ailleurs beaucoup de problèmes dans cette partie Nord qui a été reléguée aux oubliettes des indépendances jusqu’en 2000. La route Linguère-Matam quand on quittait le pouvoir en 2012 il restait moins 200 km pour atteindre Ourossugui donc elle était quasiment terminée. On a érigé des collèges de proximité, des lycées avec un recrutement massif d’enseignant or aujourd’hui l’un des grands problèmes à Matam c’est le problème d’enseignants, on a des écoles qui sont presque fermées, des classes où il n’y a pas de maître du tout. Comment vous pouvez développer une localité si les gens ne vont pas à l’école ? C’est impossible ! Il y a un grand problème à Matam. Je profite de votre canal pour lancer un appel aux autorités afin qu’ils essayent au moins de régler ce problème car c’est inconcevable aujourd’hui en 2017 qu’on ferme des écoles pour manque d’enseignants, il y a des milliers de jeunes Sénégalais qui ont des diplômes requis pour faire ce travail…

11 – Votre appel à la population en cette période de campagne ?

La population Sénégalaise de manière générale est très mature. elle a l’habitude de voter depuis longtemps, il s’agira tout simplement d’aller choisir la personne idéale pour porter la  voix du peuple pendant 5 ans. Je lance un appel au calme sachant que le Sénégal est un et indivisible, à Matam, une région qui n’est pas si vaste puisqu’elle couvre une superficie de 29.000 Km2 pour environs 400.000 habitants dont 200.000 électeurs tout le monde se connait c’est la même famille et cet héritage de nos grands-parents doit être jalousement gardé.

 –Mot de fin 

Je souhaite bonne chance à tous ceux qui sont investis à sur les listes particulièrement dans notre département Matam, car on se connait tous, nous étions dans le même navire et œuvrons tous pour le bien des populations  donc, il ne saurait y avoir de problème.

Je vous remercie.

      TB BOUARE – laviesenegalaise.com

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