Entretien Avec Salimata Diop, Responsable politique du PDS au village de Agnam Civol : Karim Wade est notre seul candidat, Macky Sall ne fait que poursuivre les projets de Wade

Il est 13h sous un soleil de plomb à Ourossogui, le thermomètre affiche les 42° à l’ombre, c’est à ce moment précis, un jour samedi début de week-end que nous avons  rencontré Madame Salimata Diop, responsable politique du PDS dans la commune de Agnam Civol, fief du député et maire des Agnam, Farba Ngom. Dans un entretien qui a duré une trentaine de minutes au carrefour de Ourossogui, sous l’ombre d’une station d’essence, la libérable attire même les passants de part son ton. Très en verve, elle ne cède rien pour le régime de Macky Sall, lui qu’elle dit avoir pourtant appris à parler la langue poular. Salimata Diop ne laisse rien. Développement local, gestion du maire Farba Ngom, son édile, candidature de Karim Wade. Bref, elle commente la situation politique de son pays.

Entretien

En quelques lignes, présentez-vous à nos lecteurs

Je m’appelle Salimata Diop du village de Agnam Civol, responsable politique du Parti Démocratique Sénégalais, pour lequel je travaille sans relâche. Je travaille actuellement pour Karim Wade, notre candidat à la prochaine présidentielle prévue en Février 2019.

Justement, Vous parlez de Karim votre candidat alors que ce dernier n’est pas dans le pays. C’est Paradoxal !

Non du tout, car nous savons qu’il sera là et qu’il est notre seul candidat, d’ailleurs, il va battre Macky Sall à plate couture s’il plait à Dieu.

Comment cela est il possible au moment où tous les pontes du PDS ont rejoint Macky Sall ?

Malgré ces départs, comme vous le rappelez, nous existons et continuons toujours à exister. En ce qui concerne Matam, toute la région nous entendra car on va marquer notre présence. Pour rappel, récemment on a tenu un grand meeting  de mobilisation à Oréfondé avec notre responsable politique Abdoul Malal Diop, puis à Matam où on a réuni tous les membres du PDS avec Relief pour le lancement officiel de la candidature de Karim Wade. Et, depuis lors, le pouvoir ne dort plus que d’un seul œil. Pour parler de ces hommes qui ont quitté le PDS pour rejoindre le pouvoir, je tiens à vous préciser que  cela ne nous ébranle guère. Car, ce sont des Hommes et des femmes politiques sans convictions ni principes, aucune et qui ne sont mus que par leurs propres intérêts. Ces transhumants politiques n’ont pensé qu’à eux-mêmes, ils ont soient voulu échapper à la prison ou continuer à avoir des privilèges aux côtés du pouvoir car ils ne peuvent pas affronter les rigueurs de l’opposition. Il faut savoir que le PDS authentique, ceux là qui ont des convictions politiques, les Hommes qui ont cru en Wade et son Fils Karim, ils n’ont bougé d’un iota, ils sont toujours au PDS.

On reproche aux responsables du PDS d’avoir abandonné le terrain juste après la chute de Wade. Quel commentaire vous en faites ?

Oui, cela est tout à fait normal car du côté de l’opposition on a plus les moyens qu’on avait, les Hommes du nouveau régime sont arrivés avec force croyant que l’argent peut tout résoudre. Ainsi, on a voulu se retirer un peu pour laisser les citoyens appréhender leur capacité et ce qu’ils apportent de nouveau sous le soleil.

Parlons de la zone du Bossea où il y a le « tout puissant » Farba Ngom, avez-vous des chances pour l’affronter ?

Moi, Salimata Diop, je n’ai pas peur de Farba Ngom ! Lui me connait très bien et je le connais très bien. C’est un homme qui travaille avec l’argent et croit que les billets de banque peuvent tout régler, mais en 2019, il verra.

C’est vrai que les gens ont besoin de l’argent pour survivre, mais ils commencent à prendre conscience que la distribution des billets de banques tel un guichet automatique, n’est pas synonyme de développement. C’est un homme qui tient des discours politiciens et ne respecte pas sa parole. De tous les projets qui ont été installés au cœur des Agnam, Farba Ngom n’a rien fait de par ses propres moyens, mais plutôt de par son influence dans l’appareil d’Etat et les gens commencent à le comprendre. Même s’il faut lui reconnaitre d’avoir permis à beaucoup de jeunes de trouver des emplois notamment au Port de Dakar, à la Poste, force est de souligner que sa politique n’est pas rentable. Car il n’a pris aucune initiative. Depuis l’avènement de Macky Sall, le régime ne s’inscrit que dans la continuité des projets et programmes de Abdoulaye Wade.

Vous ne rêvez pas battre Farba Ngom dans son fief aux Agnam !

On verra ! On verra ! On verra ! A Matam comme dans les Agnam, il est là et nous aussi sommes sur le terrain. Il a le pouvoir et des mallettes d’argent, on le sait, mais il saura si quelqu’un peut acheter les gens. Les populations ont besoin de respect d’abord, de la reconnaissance et de la considération, ce que «Farba »  ne connait pas du tout. Il pense que l’art de la politique c’est de diviser pour mieux régner.  On le prend à l’image de Concordé Gaye, il a de l’argent, il le distribuera auprès des gens et ces mêmes personnes vont se retourner contre lui pour le battre lors des prochaines élections.

A vous entendre et avec votre ton, on dirait qu’il y a de sérieux problèmes. Qu’est-ce qui ne va pas au juste ?

Ce qui ne va pas dans notre zone, dans le Bossea est qu’il y a un certain Farba Ngom qui se considère comme seul leader, il n’a aucun respect et aucune considération envers les gens. Même au sein de son parti l’APR, il est à l’amont et à l’aval de tout. Il décide de tout et fait tout à la place de tous. Lui-même doit savoir qu’il a des problèmes.

On dirait que vous avez des problèmes personnels avec Farba Ngom

Non ! Du tout. Moi et lui, n’avons aucun problème.

Pourquoi cet acharnement alors ?

Nous n’avons aucun problème personnel à part que nous faisons de la politique, il est au pouvoir et moi dans l’opposition. D’ailleurs, il y a des liens étroits qui nous lient et comme j’ai l’habitude de dire, la politique ne doit pas séparer les gens unis par des liens historiques et/ou séculiers. Nous partageons beaucoup de choses et il n’y a aucune animosité entre nous. Sauf qu’en politique lorsqu’il faut dénoncer, il faudra le faire avec véhémence.

Fermons ce rideau et parlons des financements des femmes. En avez-vous bénéficié ?

C’est ce qu’on à l’habitude dire. Le respect et la considération doivent prévaloir dans une république entre le pouvoir et le peuple sans distinction de parti ou d’obédiences. S’il y a des financements que l’Etat a octroyé aux femmes, en tout cas nous de l’opposition n’avons rien vu. Et même celles du pouvoir ne me démentiront pas. Car, les femmes « Apéristes » qui ont pu bénéficier de ses soi-disant financements, c’est lui encore Farba Ngom qui a placé de l’argent dans une mutuelle pour prêter les femmes remboursable sur son propre compte.

Au-delà des responsables politiques de l’APR, on sait que Matam est une base affective de Macky Sall

Cela n’a pas de sens pour moi car ce sont toujours eux les responsables politiques qui agitent à tout va cette question de parenté et d’ethnie, le « Neddo ko Bandoum ». C’est un faux débat, car ton parent c’est celui qui te soutient, qui a de la considération envers toi. Macky Sall, même s’il est de Ndouloumadji n’est jamais venu là-bas, il n’y a jamais mis les pieds. Macky Sall se considère plus fatickois que matois. Il vit là-bas, il parle sérère, sa famille, ses parents tous ont vécu à Fatick.

Mais Macky Sall parle aussi poular…

En effet, c’est nous qui l’avions accueilli dans le Fouta en 2007. Aujourd’hui s’il parle poular c’est grâce à moi. C’est moi qui lui ai appris à parler la langue poular. Lui-même le sait, il ne démentira pas s’il lisait cet entretien.

Revenons un peu à votre candidat Karim Wade. Va-t-il venir pour se présenter à la Présidentielle de 2019 ?

Oui, « incha Allah »Karim sera au Sénégal et sera notre candidat. Il va gagner à l’élection Présidentielle et deviendra le cinquième Président de la République du Sénégal. Je sais qu’il sera là car nous sommes en contact en permanence avec lui.

Au cas où il ne serait pas là. Qui est votre plan B ?

Nous n’avons pas de plan B puisque nous sommes conscients que le seul plan que nous avons est valide.

NDLR : Karim Wade en exil « forcé ou volontaire » au Qatar depuis juin 2016 est le candidat déclaré du Parti Démocratique Sénégalais. Seulement, à quelques huit (8) mois de l’élection Présidentielle prévue le 24 Février 2019, le « candidat du PDS » laisse le peuple dans le suspens et communique avec ses militants via les réseaux sociaux tels que WhatsApp et autres.  


         Propos recueillis par Djiby DEM

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