Duel à deux : Amadou et Khalifa, piques et répliques… »notre pays a été abîmé et abaissé », à part le pavage il n’a rien fait…

C’est le premier coup direct de la tête de liste départementale de Bby à Dakar à Khalifa Sall. Amadou Ba, qui était sur Rfm hier, n’a retenu du bilan du leader de Manko taxawu senegaal à la mairie de la capitale que le pavage.

Khalifa Sall n’est pas tête de liste départementale de Manko taxawu senegaal (Mts) à Dakar, mais son duel avec Amadou Ba est inéluctable. Invité de l’émission «Yoon wi» de la Rfm hier, le candidat de Benno bokk yaakaar dans la capitale n’a pas raté sa cible. «Qu’est-ce qu’il a fait à Dakar ? A part le pavage, je n’ai pas vu autre chose. Les Dakarois pouvaient s’attendre à mieux au vu de ses moyens, un budget qui tourne autour de 50 à 60 milliards de F Cfa», a-t-il déclaré.

La tête de liste nationale de Mts, en prison pour détournement présumé de deniers publics dans la gestion de la caisse d’avance, a toujours vu la main du ministre de l’Economie, des finances et du plan derrière le «blocage» de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar. «Le dossier de l’emprunt obligataire, c’est moi. Il fallait revoir le dossier dans ses aspects juridiques et financiers. Il y a, en effet, un changement de statut avec les nouvelles mairies.

Ensuite, c’est une dette qui devait être payée par l’Etat, sans compter qu’il fallait voir la rentabilité de ce projet. Je rappelle d’ailleurs que certains bailleurs n’étaient favorables au projet de la ville de Dakar. Alors, il a saisi la Cour suprême qui a tranché en faveur de l’Etat.

Nous sommes dans un Etat de droit», explique-t-il. Sur l’aménagement de la Place de l’indépendance qui revient à la mairie de la capitale, après arbitrage du Premier ministre, Amadou Ba constate qu’un an après son autorisation, «il n’y a même pas eu une seule pelle dans ce sens». C’est, en déduit-il, de la «tromperie». Même s’il a remporté son autre duel, celui de la tête de liste départementale de Dakar contre Abdoulaye Diouf Sarr, Amadou Ba mesure-t-il les conséquences d’une défaite à Dakar ? «Je crois en Dieu.

Je ne fais pas de calcul sur mon avenir. Mon poste est une confiance que le chef de l’Etat a placée en moi. Donc, j’ai le devoir de le soutenir quel que soit ce que cela pourrait me coûter. Je suis un fils des Parcelles Assainies et c’est un message adressé à la banlieue qui fait face à des besoins sociaux et d’emploi», dit-il.

Khalifa Sall aux Sénégalais

Ils n’étaient pas sur un même plateau ou dans un même studio. Cela peut paraître naïf de croire que la lettre de Khalifa Sall est une pure coïncidence avec la sortie, peu avant, Amadou Ba sur Rfm hier. Ce sont deux hommes qui animent la bataille de Dakar, même si le Socialiste est tête de liste nationale et l’Apériste tête de liste départementale.

Dans une lettre intitulée «Khalifa Ababacar Sall vous écrit», le maire de Dakar tire sur le régime qui, selon lui, l’a «privé de liberté de mouvement pour (l)’empêcher de prendre part à la campagne électorale». «Depuis cinq ans, le Peuple sénégalais subit les violences, les injustices et les échecs de la politique du pouvoir, violations des libertés publiques, recul démocratique et instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques, inféodation de l’Assemblée nationale au pouvoir exécutif», dit-il. Ça c’est pour Macky Sall.

Mais indirectement, c’est aussi une pique au ministre de l’Economie, des finances et du plan par certaines allusions à la gestion de son département.

Il cite, entre autres, un «endettement excessif (ratio supérieur à 62% en 2017) et déficit budgétaire hors norme (4,8% en 2016), conduisant à un niveau d’extrême fragilité budgétaire, inflation et renchérissement du coût de la vie, secteurs productifs en crise, pauvreté et précarité dans les villes comme dans le monde rural…».

Bref, la tête de liste nationale de Mts note qu’«en cinq ans, notre pays a été abîmé et abaissé» et qu’«il faut le relever». Khalifa Sall d’ajouter : «N’en déplaise à mes adversaires politiques, même en détention, notre projet est en mouvement. (…)

Je participe à cette campagne électorale pour faire valoir mes droits politiques. Je participe à cette campagne électorale malgré l’acharnement et l’emballement judiciaire sans précédent dans l’histoire de notre pays. Je participe à cette campagne électorale parce que je n’accepte ni la résignation ni le silence auquel le pouvoir veut me réduire.»

Il propose, avec sa coalition, de «construire ensemble la force de l’élan nécessaire pour redresser le Sénégal et l’installer dans une trajectoire qui rassemble et élève ses filles et ses fils dans un destin commun» et invite les Sénégalais à «rejeter l’idée que des combinaisons d’appareils puissent confisquer la souveraineté populaire et pour transformer l’Assemblée nationale en une institution où la volonté du Peuple s’exprimera sans entrave ni injonction».

  • Avec LeQuotidien
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