Douane : Pape Ousmane Guèye emporté par sa gestion

L’Inspecteur général d’Etat Oumar Diallo a remplacé hier Pape Ousmane Guèye à la tête de la Douane. Si l’on dit du nouveau Dg qu’il est connu pour sa rigueur et son incorruptibilité, le sortant lui a été handicapé par plusieurs affaires survenues au cours de son magistère, et qu’il n’a pas pu gérer de manière à en sortir par le haut. Au point que depuis longtemps déjà, sa tête avait été réclamée.

En apprenant ce que l’on peut appeler son limogeage de la Douane, beaucoup de personnes se sont exclamées : Enfin ! C’est dire que le remplacement de Pape Ousmane Guèye n’a pas surpris beaucoup de personnes, même si plusieurs autres pensaient qu’il devait même intervenir bien plus tôt. Ce n’est pas que le successeur de Elimane Saliou Gningue n’ait pas été à la hauteur de la tâche. Non ! Il y a plutôt que son magistère a été émaillé de plusieurs problèmes dont la gestion a été, de la part de M. Guèye, assez peu orthodoxe, pour dire le moins.

Ainsi, interrogé par une radio locale sur le colonel Diadji Ba de la Douane qui venait d’être suspendu, et au cas duquel la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) s’était saisie, parce que l’on avait trouvé chez lui 150 millions de francs Cfa, dont il n’avait pas pu expliquer la provenance, le Dg s’était permis de dire qu’un douanier n’est pas nécessairement pauvre.

Mieux, lui, le Dg de la Douane, n’était pas choqué qu’un de ses fonctionnaires ait un montant pareil chez lui, «parce que ce n’est pas tout le monde qui a confiance aux banques». Aucun mot que le fait que cela pouvait être pour le colonel Diadji Ba un moyen de chercher à échapper au contrôle et à la vigilance de la Centif qui est informé dès qu’une personne morale ou physique possède des sommes importantes dans son compte en banque.

L’autre dossier bien mal géré par le Dg de la Douane sortant a porté sur l’invasion du marché sénégalais par de l’huile de palme entrée de manière illicite. Cette huile de palme avait tellement envahi les étals que des industriels sénégalais, qui avaient eu le projet d’ouvrir une usine de transformation de la palme sur place, avaient dû renoncer à un projet de plusieurs millions, et qui aurait pu créer un grand nombre d’emplois au pays. Il y a eu dans la même veine des produits cosmétiques et du sucre entrés en contrebande, et vendus au vu et au su de la douane, au détriment de produits légaux qui s’étaient acquittés de tous les droits, mais dont les propriétaires éprouvaient d’énormes difficultés à les écouler.

Cette situation était due à une certaine confusion qui régnait au niveau notamment du bureau du Port, dont on disait à une certaine période que les agents se sentaient intouchables, et se fichaient ouvertement de l’opinion de leurs chefs, parce que se sentant couverts au plus haut niveau de la hiérarchie. En son temps, même le ministre de l’Economie, des finances et du plan avait dû taper du poing sur la table pour qu’un semblant d’ordre soit mis au niveau du bureau des Douanes au Port.

LeQuotidien

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