Des milliers de tonnes d’oignons pourrissent dans la vallée

Faute d’acheteurs, les producteurs bradent leur production d’oignon. Le sac est bradé à vil prix, soit 2 500 francs Cfa. Excédés, ils réclament les départs du ministre de Commerce et du directeur de l’Agence de régulation des marchés (Arm) qualifiés d’incompétents et de saboteurs.

S’il y a une culture qui se porte très mal dans cette vallée, c’est bien l’oignon. Les producteurs de cette spéculation sont dans tous leurs états. Ils ne demandent, en ce moment, que les départs sans condition du ministre du Commerce et du directeur général de l’Agence de régulation des marchés (Arm). Et pour cause, selon les acteurs professionnels du dit secteur, le ministre du Commerce et le directeur général de l’Agence de régulation des marchés (Arm) accusés d’être à l’origine de tout leur malheur.

Mamoudou Sall, un des responsables des producteurs d’oignon au niveau de la cuvette de Niandane estime que ces deux autorités sabotent la filière oignon qui va vers la mort. Il souligne que la filière n’a jamais fait face à autant de peines dans l’écoulement de la forte production. Aujourd’hui, dit-il, les producteurs ont peur de récolter l’oignon qui se trouve dans leurs champs. Parce que  tout  simplement ils restent à longueur de journée sans voir l’ombre d’un seul acheteur. Conséquence, renseigne M. Sall, le sac de 47 kg est aujourd’hui vendu, au niveau du croisement de Boubé, Thillé  Boubacar, Tarédji, Guiya, Ndiawar et Bohol, à 2 500 francs Cfa. Pis, regrette-t-il, de grosses quantités d’oignon commencent même déjà à pourrir sous le chaud soleil, sous les yeux impuissants des producteurs.

Pour Ibrahima Racine Sall, Secrétaire général de l’Association des producteurs d’oignon de la Vallée (Apov), ils sont aujourd’hui confrontés à un réel problème de mévente de la production. Mais ce qui fait le plus mal, selon ce vice-président interprofessionnel de la filière oignon, c’est que d’ici deux mois aucun producteur ne pourra vendre sa récolte à cause des fortes quantités d’oignon importées disponibles sur le marché.

Ces producteurs renseignent que le chiffre de 65 mille tonnes d’oignon importées avancé par les autorités ne reflète nullement la réalité du terrain. Car, selon eux, l’état a mis sur le marché plus. Un dérèglement de la filière qui serait à l’origine de cette situation déplorable. Au point qu’ils ne peuvent vendre leur récolte, et de devoir la brader à vil prix sur le marché.

Quant à Diamyodi Bâ, président de la filière oignon, tant que cette manière de faire continue, on ne pourra jamais réaliser l’objectif d’autosuffisance alimentaire en oignon. Ainsi, il suggère à ceux-là qui gèrent aujourd’hui le secteur de vraiment travailler pour sa bonne marche. Ce, en respectant notamment les acteurs à la base. M. Bâ soutient que tant que les engagements pris par l’Etat ne sont pas respectés, les producteurs seront toujours dans cette situation de mévente préjudiciable à la filière et à l’économie sénégalaise qui continuera à pétré un souk. Il note que si l’activité est bien organisée, l’Etat du Sénégal n’a pas besoin d’importer de l’oignon. Car, la production nationale pourrait à elle seule nourrir tout le pays.

Walf Quotidien

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