Décès de Mamadou Ciré BOCOUM, frère de notre rédacteur Mamoudel Bocoum : l’émigré, entrepreneur s’en va à la fleur de l’âge

C’est avec tristesse que nous avons appris hier, tard dans la nuit le décès du frère de notre rédacteur en chef Adjoint Mamdoudel Bocoum. Mamadou Ciré BOCOUM, puisque c’est de lui qu’il s’agit, l’émigré, entrepreneur s’en est allé à la fleur de l’âge (environ 35 ans).

Décédé hier nuit à Dakar, Mama comme l’appellent affectueusement ses amis devrait être inhumé ce jeudi à Mboumba où il va se reposer dans le carré familial de ses ancêtres. 

Mamadou Bocoum qui a grandi à Mboumba n’a pas fréquenté l’école française, mais il a su se faire un chemin en créant son entreprise dénommée « Bocoum Service Compagnie ».

Toute l’équipe de laviesenegalaise.com s’associe à la douleur de la famille Bocoum et présente ses condoléances à son rédacteur, Mamoudel Bocoum.

Voici son entretien avec notre Confrère Boudal Ndiath réalisé en fin 2016


Mamadou Ciré BOCOUM Emigré, entrepreneur : L’étrange destin d’un jeune plein d’ambition

Mamadou Ciré Bocoum est un jeune homme d’affaires, originaire du village de Mboumba dans le département de Podor. Ce jeune immigré  s‘est reconverti en homme d’affaires. Pour lui les émigrés doivent penser à revenil’aventureestir dans leur pays. Néanmoins, le jeune Bocoum appelle l’Etat du Sénégal à  s’apitoyer sur le sort de ses fils qui sont à l’étranger particulièrement en Afrique.

« J’ai galéré en Afrique … »

Mamadou Bocoum a grandi à Mboumba (Village situé dans la région de Saint Louis). Ce jeune qui n’a pas fait les bancs a frayé son propre chemin pour mettre sur pied son entreprise dénommée Bocoum service Compagnie. C’est en 2007 que Mamadou Boubou Bocoum a décidé d’émigrer, pour lui il n’était plus question de continuer de voir la souffrance de sa famille « Je ne pouvais plus rester dans mon village parce que les conditions de vie de ma famille étaient très difficiles. J’avais vraiment de la peine à voir toutes les mamans du village aller à la poste pour retirer des mandats venant de leurs proches au moment où ma maman vivait dans la galère c’était insupportable. Comme la majeur partie de sa génération, Mamadou Boubou Bocoum a préféré prendre le train pour une destination inconnu. « Quand je partais, je n’avais aucune idée de ma destination, il fallait quitter par tous les moyens, partir loin de chez moi ». Sa première destination fut le Mali, mais sur place j’ai su automatiquement que je ne pouvais pas rester, il fallait que je continue mon chemin. J’ai ensuite pris la direction du Benin. C’est à Cotonou que j’ai commencé à galérer. Dans ce pays j’ai connu la souffrance sous toutes ses formes. Au Benin pour réussir il faut vendre de la bouillie ou du thé pour au moins avoir de quoi manger. Durant tout mon séjour au Bénin  je n’ai pas travaillé, je restais une journée sans manger, ce sont des moments inoubliables. Un jour un griot originaire de Golleré me trouva dans un village du Bénin, il voulait continuer pour le Cameroun, il me demanda comment faire. Je lui ai dis que le billet c’est à 25000, alors que c’est faux le billet valait 10000 francs. J’ai acheté deux billets l’un pour lui et l’autre pour moi, on a voyagé ensemble. Malheureusement en cours de route, je suis arrêté dans le train et mis en prison. Finalement c’est quelques jours après mon arrivée au Cameroun qu’un de mes cousins Mamoudel Bocoum m’a fait libérer. C’est au Cameroun que ma situation a commencé à changer, c’est à Douala que j’ai eu mon premier million de Francs CFA la moitié je l’ai envoyé à ma mère comme me l’avait suggéré mon marabout. Maintenant il fallait continuer le voyage parce que ma destination ce n’était pas le Cameroun, je voulais continuer pour le Gabon. Entre le Cameroun et le Gabon c’est l’enfer, on voyage à moto au risques et péril de sa vie. J’ai passé des journées dans la forêt de Mayombe. Je vous dis que dans cette forêt il est facile de croiser des cadavres ; c’est horrible!!!(…) J’ai fait 10 pays en Afrique.

« Les émigrés sénégalais vivant en Afrique Sont laissés à eux-mêmes … »

Pour ce jeune émigré les conditions de vie des sénégalais dans plusieurs pays d’Afrique sont vraiment déplorables « Je ne peux tout vous dire sur la situation des sénégalais en Afrique. Les sénégalais sont victimes de l’injustice au Cameroun, au Bénin au Gabon au Congo .etc… Ils sont maltraités parfois même tués sans que les autorités ne fassent quelque chose. J’ai vu des situations que je ne peux pas expliquer tellement c’est difficile. En plus nos représentants consulaires ne font rien du tout pour sortir ces sénégalais de certaines difficultés, sincèrement nous n’avons pas des ambassadeurs en Afrique. Le gouvernement doit tout faire pour aider les jeunes qui sont en Afrique à revenir, investir dans leur pays. Beaucoup parmi eux ont les moyens, mais ne savent pas comment faire pour revenir et travailler dans leur  pays.

« Je me suis maintenant reconverti en entrepreneur et Homme d’affaires »

Avec toutes les affres de l’émigration Mamadou  Boubou Bocoum décide de revenir au Sénégal pour aider son pays. « Je ne pouvais plus continuer l’aventure, il fallait penser à revenir et se convertir en entrepreneur. Bien étant que jeune, je me suis dit qu’il fallait revenir au pays et mettre sur pied ma propre structure. J’ai mis sur pied Bocoum Service Compagnie avec l’appui de mon oncle Aboubacry Niane. Je gagne beaucoup de marchés dans la sous-région, surtout au Mali. Mon entreprise est spécialisée dans l’aménagement des terres. J’appelle les autorités à aider les jeunes qui veulent entreprendre.

Dakar expres

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