COUP D’ETAT DE 1962 au Sénégal : Aminata Touré lave à grande eau Valdiodio et presse Macky

En 1962, le Sénégal écrivait une page de son histoire avec la « tentative de coup d’Etat » perpétrée par Valdiodio N’diaye, en complicité avec trois autres députés qui étaient Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall.

Avec Mamadou Dia, Valdiodio prônait le rejet révolutionnaire des anciennes structures et l’enclenchement d’une mutation totale qui substituerait à la société coloniale et à l’économie de traite, une société libre et une économie de développement. Les jours suivants, une telle déclaration allait réveiller chez certains députés la volonté de déposer une motion de censure contre le gouvernement d’alors, afin de venir en aide à Senghor. Dia s’y opposera et utilisera les gendarmes qui bloqueront l’accès de l’Assemblée nationale. La motion sera votée, contre vents et marées, au domicile de Lamine Guèye, Président de l’hémicycle.

Le lendemain, des paras-commandos arrêteront Valdiodio N’diaye et Mamadou Dia. L’ex-maire de Kaolack écopera de 20 ans de travaux forcés à purger au centre spécial de détention de Kédougou, du 13 mai 1962 jusqu’au 27 mars 1974, date à laquelle lui et ses « complices » bénéficieront d’une grâce présidentielle, avant d’être amnistiés en avril 1976.
Pour Aminata Touré, ancien Premier ministre du Sénégal, cette page sombre de l’histoire doit être revisitée pour rétablir la vérité et redonner à l’homme d’état toute sa dignité. « Comme vous le savez, dira-t-elle, c’est une requête qui va même au-delà de la famille, puisqu’il s’agissait d’un procès d’intention. Ne serait-ce que pour marquer l’histoire, la réouverture du procès redonnerait la vérité et la réalité des choses. La situation, vous la connaissez, la position qu’occupait Valdiodio N’diaye à ce moment-là et toutes les accusations dont il a été accusé à l’époque. Une réouverture du procès serait plus à titre historique, parce qu’il est important que les générations nouvelles connaissent la vraie histoire de notre pays ».

Mimi Touré de rappeler que le Chef de l’Etat a fini de prendre des engagements dans ce sens, et qu’elle se chargera de les lui rappeler. « Le président de la République s’était engagé justement à le faire. Et je pense que dans les meilleurs délais, cela pourra se réaliser. Je me chargerai de lui rappeler l’urgence de la tenue de ce procès ».
Ancienne élève du lycée Valdiodio N’diaye de Kaolack, Mimi Touré prenait part aux journées culturelles de l’établissement pour lesquelles elle faisait partie des marraines.

Dakaractu

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