Conseil des ministres délocalisé : sur les 131 actions promises à Matam, 55 en cours de réalisation

Cinquante-cinq des 131 actions prévues pour la région de Matam lors du conseil des ministres décentralisé de mars 2013, ‘’sont en cours de réalisation’’, a appris l’APS, mardi.
La révélation a été faite par le président de l’antenne régionale de la Plateforme des Acteurs Non Étatiques (ANE) de cette région, Alassane Dicko.
Il a fait cette révélation lors de la 3e université des ANE de la région, organisée en collaboration avec les élus locaux et les citoyens, sur le rapport d’évaluation participative et citoyenne du Plan Sénégal émergent (PSE).
‘’L’examen de la mise en œuvre des mesures prises lors du conseil des ministres délocalisé montre que, sur 131 actions prévues, 30 ont été réalisées, soit un taux 23% ; 55 sont en cours de réalisation, soit 42% ; et 46 ne sont pas réalisées, soit 35 %’’, a indiqué M. Dicko.
Il a précisé que ‘’ces taux, combinés aux réalisations dans le cadre du PUDC et des projets et programmes non répertoriées de manière exhaustive ici, donnent un taux de réalisation qui varierait autour de 58%’’.
‘’On constate que le département de Matam est mieux pourvu, suivi de Kanel, et le département de Ranérou vient en troisième position’’, a-t-il relevé.
Cette situation peut s’expliquer en partie par le fait que les départements de Matam et Kanel se trouvent le long du fleuve Sénégal (‘’daande maayo’’), siège des aménagements hydro-agricoles. En outre, les deux départements sont à cheval d’une route nationale, par conséquent accessibles, contrairement à Ranérou qui, avant la route Linguère-Matam, était complètement enclavée.
Concernant le financement des projets, Ousmane Ba, secrétaire exécutif de l’Association, explique que ‘’sur un montant global prévu de 126 milliards FCFA, le financement effectivement mobilisé dans la mise œuvre des projets est non maîtrisé par les acteurs au niveau régional’’. D’après lui, ‘’l’essentiel des projets sont pilotés au niveau central, sans véritablement une maîtrise des montants exécutés par les services au niveau régional’’.
‘’Ceci ne milite pas pour une meilleure visibilité des acteurs et un bon suivi/évaluation des projets et programmes. Les acteurs locaux connaissent les réalisations mais ignorent pour l’essentiel les coûts des actions’’, a-t-il déploré.
Il n’en constate pas moins ‘’un début d’exécution’’ dans les engagements pris lors du conseil des ministres délocalisé, avec ‘’beaucoup d’avancées dans les domaines du transport, des télécommunications, de l’hydraulique, l’agriculture et de l’élevage’’. Il a précisé que ‘’le taux de réalisation combiné aux travaux en cours tourne autour de 65%’’.
Par ailleurs, ‘’il convient de noter que les structures régionales ne maîtrisent pas toujours le processus de mise en œuvre des projets et programmes’’. Selon lui, ‘’elles sont obligées de se référer à leur tutelle pour disposer des informations requises’’. De son point de vue, ‘’cette situation ne milite pas en faveur de la territorialisation des politiques publiques’’.
‘’Les difficultés liées à la mise en œuvre des projets/programmes sont souvent d’ordre administratif, financier et technique et des lenteurs dans les procédures de passation des marchés publics’’, a ajouté le secrétaire exécutif des ANE de la région de Matam.
De l’avis de M. Ba, il faut procéder à l’accélération de la réalisation des aménagements hydro-agricoles, des plans directeurs d’assainissement des communes de Matam, Kanel, Ourossogui et Ranérou, la mise à l’échelle régionale des Sociétés d’intensification de production Agricoles (SIPA). Il appelle par ailleurs à ‘’responsabiliser davantage les acteurs régionaux dans la mise en œuvre des projets/programmes’’.
APS
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