Communiqué de la Session Elargie du Secrétariat exécutif du Rassemblement National Démocratique

Le Secrétariat exécutif (SE) du Rassemblement National Démocratique (RND) a tenu ce jour, à Thiès, une session élargie aux responsables de la Fédération départementale, autour d’un ordre du jour en deux points : la vie du Parti et échanges sur la situation politique nationale.

Le SE a ouvert ses travaux en observant une minute de silence à la mémoire de la veuve du Secrétaire général fondateur, Cheikh AntaDiop, Louise Marie Maes Diop, décédée à Paris, le 04 mars 2016, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 90 ans.Chercheuse émérite en sciences sociales, digne et fidèle compagne de lutte de notre guide tout au long de sa vie de combat scientifique et politique pour une authentique renaissance africaine, feu Madame Diop aura été un soutien certes discret, mais constant et vigilant, du RND durant ses quarante ans d’existence, comme en témoigne sa relation privilégiée avec Mme AminatouSarr, Présidente d’Honneur du Parti.                                                                                                    Véritable Candace, qu’elle repose en paix à Caytu pour l’éternité, aux côtés de son époux immortel.

A propos de la vie du Parti, le SE a décidé des mesures à prendre en vue de la redynamisation de ses structures à l’échelle nationale, en vue de la convocation des instances statutaires. Il considère, en effet,  que la faillite avérée des idéologies d’importation néolibérale et social-démocrate, obstinément mises en œuvre contre tout bon sens, en Afrique en général et au Sénégal en particulier, accroît le poids des responsabilités historiques qui incombent aujourd’hui au mouvement patriotique, démocratique et unificateur panafricaniste.

Abordant enfin la situation politique actuelle, le SEtient à adresser une mise en garde solennelle au gouvernement sur les risques de troubles graves qui pourraient découler d’une tentative de passage en force en faveur du « OUI » lors du référendum du 20 mars prochain, par le recours systématique et provocateur à unefraude massive, fondée tantôt sur la corruption et la manipulation, tantôt sur la violence ou l’intimidation. Le RND rappelle aux amnésiques que le premier référendum de l’histoire du pays, celui du 28/09/58, a vu ses résultats entièrement faussés par lamagiebureaucratique de l’administration coloniale française et de ses complices locaux, qui auront réussi le sinistre exploit de transformer la volonté d’indépendance unanime du peuple, reflété par l’appel à voter « NON » du PAI et du PRA notamment, en un « OUI » franc et massif au Général De Gaulle, prôné par l’UPS ! Un rendez-vous manqué avec l’histoire, reproduit du Niger à Madagascar, à l’exception notoire de la seule Guinée, dont la mobilisation et l’organisation populaires, sous la conduite du PDG/RDA, ont permis d’imposer le respect d’un suffrage universel récemment conquis. Un faux-départ françafricaindont nos pays continuent à payer le prix jusqu’à ce jour…

C’est pourquoi le SE dénonce l’affirmation du Président MackySall selon laquelle le « NON » n’a jamais prospéré au Sénégal » comme un aveu scandaleux de servitude volontaire et une injure à la dignité et à la souveraineté du peuple, pour qui se souvient des trucages qui ont accompagné ou des tragédies qui ont suivi les faux référendums constitutionnels de 1963 et 2001.

Pour toutes ces raisons, le SE proteste énergiquement contre les multiples manquements du PR aux dispositions pertinentes du Code électoral : en particulier la mise en congé illégale, pour cause de campagne référendaire, de tous les ministres, députés, maires et autorités administratives des divers échelons et autres dirigeants d’entreprises publiques ou parapubliques, ainsi quele recours abusif et indécent à l’argent public pour tenter d’acheter les consciences en faveur du « OUI », ou encore le matraquage médiatique et les manœuvres bureaucratiques pour saboter la représentation légale des partisans du « NON » dans les bureaux de vote le jour du scrutin !

Réitérant les exigences déjà formulées dans sa résolution du 27/02/16, le RND souligne que l’enjeu fondamental du prochain référendum n’est nullement électoral mais bien d’ordre institutionnel et qu’il s’agit au fond de choisir entre un replâtrage de la Constitution senghorienne de 1963, d’essence autocratique, et un vrai changement démocratique et républicain de notre cadre étatique, tel que proposé par la CNRI, dans son avant-projet de Constitution, que le donneur d’ordre a préféré récuser.

Il s’agit donc, en dernière analyse, de choisir le 20 mars prochain de valider ou de sanctionner la tradition du reniement politique, ce tristement célèbre « Woxwoxeet »  caractéristique des dirigeants successifs de ce pays et qui l’ont conduit à la ruine.

Par conséquent, pour le RND, dire « NON » à la fausse révision du Président MackySall et ses souteneurs de BennooBokkYaakar, revient à dire « OUI » à la vraie refonte du Président Mbow,et à la CNRI.

Ku bëreeydaan !                  

     Fait à Thiès, le 05 Mars 2016

  Pour le Secrétariat exécutif élargi

      Le Secrétaire général

            DialoDiop

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