Commentaire – Les forces de l’ordre ne doivent pas semer le désordre (Par Djiby DEM)

Les forces de sécurités doivent effectivement veiller sur la sécurité des citoyens. La violence, légitime soit-elle, est toujours une porte ouverte à la dérive. Il est difficile de situer les responsabilités dans ce contexte de couvre-feu et de lutte contre la propagation du Covid-19. Mais, tout début est difficile, a-t-on habitude de dire. Même l’enfant qu’on doit enseigner, au préscolaire ou à l’école primaire, en classe de CI, il faut impérativement une démarche pédagogique et faire preuve de patience et d’indulgence pour réussir à l’inculquer des valeurs. C’est presque la même situation. Le dernier couvre-feu au Sénégal remonte en 1988, il est alors évident et compréhensif, 32 ans plus tard, que certains soient pris au dépourvus lors du premier jour de couvre-feu décrété par les autorités dans un contexte de lutte contre le Coronavirus. Le porte-parole de la police, même si d’emblée, il précise que sa sortie n’est pas une justification face aux « abus », a fait preuve de compréhension. Sur la Tfm, il dit : « près de 95% de citoyens ont respecté la mesure, (il y a de quoi se féliciter alors), d’autres ont été confrontés peut-être à des problèmes de transports et certains ont fait fi de la loi ». Voilà une déclaration qui ne justifie pas le matraquage des policiers face à des citoyens inquiets et qui ne savent plus à quel Saint se vouer. Ceux qui ont défié la loi auraient pu simplement être embarqués ! D’ailleurs, comme l’a dit le lieutenant Ndiassé Dioum, certains ont été confrontés à des problèmes de transport. Donc, une approche pédagogique, notamment un dialogue constructif et instructif aurait permis de sensibiliser pour atteindre 100% au 2e jour et jusqu’à la fin de la période du couvre-feu. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux n’honorent pas nos forces de l’ordre qui sont censés faire régner l’ordre et non semer le désordre qui pourrait aboutir à une désobéissance civile. Il ne faut jamais dépasser les bornes car « quand on passe les bornes, il n’y a plus de limites », pour reprendre l’auteur dramatique et poète Alfred Jarry !

      ♦ Par Djiby DEM – laviesenegalaise.com

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