Commentaire – La campagne des bouffons…

Insolite ! Sans aucun doute, on assiste à une véritable théâtralisation de la campagne électorale. Nous sommes face à des mises en scène improbables. La distribution des rôles faite, les comédiens assument pleinement leur rôle.  Au théâtre de la campagne présidentielle de 2019, en effet, tous les bouffons sont les bienvenues !

Madické Niang, en bon « Ndar-Ndar », use de l’humour pour saler ses meetings. « Le candidat anti-stress » surfe sur des expressions empruntées au vocabulaire populaire pour attirer l’attention. Ainsi, il démolit tout sur son passage, et va même jusqu’à décréter la fin de sa campagne. Décidément, « Niang Baalo tothie na fi » !

Macky Sall, de son côté, s’il ne danse sous les chants ensorcelants de Youhou Ndour, se transforme en Usain Bolt sur les pistes de Fatick. On pourrait cependant se demander si son jogging n’était pas une manière de répondre à Madické qui se moquait de son ventre. Mais, quoiqu’il puisse en être, « Sall buur guédé » semble bien avoir du « PUR 100 » dans les jambes.

Et, voilà une des dernières mises en scène de cette pièce de théâtre électorale : Bamba Fall s’est déclaré « khalife général » du non alignement. Il a prêché, samedi, lors de sa rencontre avec ses militants, son accession à ce grade en déclarant : « il n’y aura d’ordre que celui que j’aurai donné ». Comme qui dirait, lui aussi, en est arrivé à un niveau où il peut se permettre de donner des « ndigeuls » électoraux. Ainsi, il s’est imposé la neutralité, en laissant à ses sympathisants la liberté de voter pour qui leur plaira.

Que dire alors du pyromane de Versailles, de ce vieux de la bouche duquel jaillissent des étincelles en bleu et jaune ? Maître Wade, nommons-le, avait intimé l’ordre de brûler les cartes d’électeurs, avant de se rabattre à la simple directive de déchirer les procès-verbaux.

Des artistes ! De grands comédiens ! Et qui se donnent en spectacle devant ces 6 millions de spectateurs que sont les inscrits, voire même plus, tous les citoyens. Ces derniers, d’ailleurs, semblent bien se plaire dans leur rôle de spectateurs passifs. Reste à savoir si toute cette bouffonnerie électorale n’est pas qu’une stratégie de communication. Si elle en est une, quel sera son impact sur la masse ? Les prochaines épisodes du « wiri-wiri » saison 2019 nous en diront plus…

                  ♦  Moussa Seck – laviesenegalaise.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.