Chronique Politique du Vendredi : Macky Sall, sa nouvelle équipe d’avocats, ses combats judiciaires contre l’opposition, le parrainage

Un bon cadeau de noël à l’ex maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Le rejet de son pourvoi en cassation introduit devant la chambre criminelle de la Cour suprême. Mais, il n’a pas encore lâché la justice. Car, on annonce qu’il va introduire un ultime recours en rabat d’arrêt devant cette haute juridiction.

Curieusement, au fur et mesure que l’on s’approche de l’élection présidentielle du 24 février prochain, le Président-candidat sortant, Macky  Sall,  est en train de remporter toutes les batailles judiciaires contre son opposition. Des recours vidés un à un malgré l’argumentaire juridique déployé par les conseils de la partie adverse, des délais  de notification réduits pour accélérer une décision.

Ces combats qui se déroulent entre la Cour suprême et le Conseil Constitutionnel ont fini par masquer les réalisations socio-économiques du bilan de sept ans. Et pourtant elles sont quotidiennement vantées par les admirateurs  de la majorité présidentielle.

C’est parce qu’il a ouvert des combats judiciaires qui ne sont pas encore soldés que le Président-candidat, Macky Sall, a cru bon de s’entourer d’une quinzaine d’avocats au barreau de Dakar. Ces robes noires à la casquette politique auront la lourde tâche de jouer « au maître de l’interprète des règles les plus claires » pour tenter de convaincre non pas la justice mais l’opinion. Devant la Cour suprême où le rabat d’arrêt de Khalifa Sall n’a pas encore connu son épilogue, et devant le Conseil Constitutionnel où les candidats recalés, et ceux ajournés à cause du parrainage,  continuent de se battre pour ne pas rater la prochaine compétition électorale, les robes noires de Macky Sall auront du pain sur la planche.

Dire que le Conseil Constitutionnel a été obligé , pour la première fois de son histoire, de mettre en place un site internet pour communiquer à temps réel afin de lever certaines équivoques souvent entretenues de bonne foi au sein de l’opinion publique. N’empêche, admis, recalés et ajournés , par souci de solidarité, ont décidé de fédérer leurs forces pour se battre contre l’adversaire commun. Une bataille perdue d’avance à l’instar de leurs multiples recours rangés dans les poubelles des hautes juridictions.

Le parrainage. Ah le parrainage ! Ce filtre antidémocratique a brisé l’espoir des candidats aux programmes solidement défendus et pompeusement annoncés  dans des cérémonies d’investiture.

Il a brisé le rêve de ce  citoyen désireux de voir un Boubacar Camara, fervent soldat de l’économie ou Bougane  Gueye Dany, magnat du Secteur privé,  à la tête du Sénégal  pour changer son horizon.

Il a brisé le rêve du citoyen qui voulait l’orfèvre des Finances, Hadjibou  Soumaré  ou l’architecte des belles œuvres, Pierre Goudiaby  Atépa, à la tête de l’Etat.

Le parrainage va finalement empêcher  des débats  entre des ténors au parcours varié et offres programmatiques de qualité.

Dans un pays aussi démocratique que le Sénégal, une élection présidentielle avec 27 candidats n’a rien d’anormal. Elle est au contraire le signe d’une vitalité de la démocratie avec des concurrents qui s’affrontent en programmes aussi variés que les profils.

Ce serait prématuré pour notre jeune République qu’on puisse réduire, par le filtre du parrainage, les candidats à la présidence de la République à quatre ou cinq.

 

 

 

          ♦ Auteur : Ciré Eric Bâ – laviesenegalaise.com

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