Célébration de la fête de la musique ce 21 juin : Les musiciens au chômage ramadan oblige

En ce jour du 21 juin, fête de la musique coïncidant avec le ramadan, l’on s’interroge sur l’opposition ou non entre musique et religion ? Si pour les Oustaz, musique et religion ne riment pas, pour les chanteurs elles sont bien compatibles. Chacun donne ses arguments pour éclairer le public.  

Il est souvent véhiculé dans les prêches que la musique est «Harâm» dans l’Islam. La religion musulmane interdit surtout, disent certains, la musique profane. Les musiciens adeptes de ce style qui, pour la plupart, cessent toutes activités pendant le mois de ramadan pour vivre pleinement leur religion semblent y convenir en posant cet acte. La fête de la musique coïncidant l’année dernière (comme cette année aussi) avec le ramadan, n’a pas été célébrée. Musique et religion sont-elles incompatibles ?  Il n’y a pas de consensus sur ce sujet. Certains Oustaz, comme Serigne Hady Niass sont catégoriques : «les deux ne riment pas». L’animateur de l’émission «Tafsir» surWalf Tv, invite les chanteurs et autres musiciens  à arrêter définitivement leurs activités, car «les recommandations de la religion musulmane sont toujours là». Pour lui, puisqu’il leur est impossible d’arrêter, c’est bien qu’ils prennent une pause pendant le ramadan, car les deux sont incompatibles.

Oustaz Assane Diouf de la même chaîne de télévision l’analyse sous un autre angle. Tout en adhérant à la position de Serigne Hady Niass, il interprète le «congé forcé» des artistes comme une logique d’offre et de la demande. «Si l’artiste suspend ses activités pendant cette période, c’est parce qu’il est conscient que durant ce mois, il n’aura pas de clients, car les gens changent de comportements», explique-t-il. «Chacun se dit que le mois est béni, donc je privilégie la religion. Ils ne viendront pas assister à l’événement musical». Après le ramadan, chacun retourne à ce qu’il faisait avant. D’après Oustaz Diouf, ce phénomène d’abstinence  ne doit pas seulement être observé pendant le mois de ramadan. Selon le prêcheur, c’est une période test pour lutter contre beaucoup de mauvais comportements, notamment pour ceux qui fréquentent les boites de nuit, les fumeurs et ceux qui aiment les commérages. «C’est une occasion pour le pécheur de se purifier et d’essayer de continuer à accomplir de bonnes œuvres», invite-t-il. Pour M. Diouf, si c’est la foi qui pousse la personne à changer de comportement pendant cette période sacrée, cela doit être pérenne.   Au cas contraire, elle obéit à elle-même, mais pas aux recommandations de l’Islam. Selon lui, cette dernière est dominée par ses pulsions et elle ne doit pas tout le temps indexer satan. «La personne doit essayer de lutter contre ses pulsions», recommande Oustaz Assane Diouf. Il soutient que la faiblesse de la foi devant la force des sentiments sur la musique par exemple crée ce genre de haut et de bas sur la croyance de la personne qui peut être considérée comme une absence de foi.

Si ces hommes religieux bannissent la musique, certains artistes croient le contraire. C’est le cas du chanteur Souleymane Faye pour qui, si la musique était contraire à la religion musulmane, le Prophète (SWT) ne serait pas accueilli avec de la musique par les habitants de Médine. L’interprète de Jeleeti estime que la période du jeûne ne l’empêche pas de poursuivre ses activités musicales. «Si je suis sollicité pendant le ramadan pour une prestation, j’irai l’honorer, car c’est mon métier, et il me fait vivre», soutient-il au bout du fil.

Pour le musicien Ouza Diallo, «les artistes sont plus prêts de Dieu». Le chanteur illustre ses propos par le livre du Coran, ces écrits sur la religion classés dans la catégorie de la littérature, l’appel du muezzin cette belle intonation, les chants et autres Khassaïdes, etc. Face à ces exemples, fait savoir l’artiste, l’on ne peut pas dire que la musique est opposée à la religion. «Toutes les religions révélées ou pas, passent par la musique pour être coptées par le peuple», renseigne l’interprète de Xadimo. Mais, souligne-t-il, «il y a dans tout métier des côtés négatifs, surtout lorsqu’on se rend dans les boites de nuit où il y a du tout : Alcool, les fumeurs…».  Pour Ouza Diallo, tout dépend des personnes qui pratiquent le métier de musicien.

Durant le mois de ramadan les chanteurs s’activant dans la musique Sacrée sont plus côtés sur la scène que ceux s’activant dans le profane.

Walf

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