Ce que pense Bachir DIOP sur l’installation d’une usine chinoise de confection d’habits à Diamniadio

C’est à la fois avec un rire et une amertume que je suis la confrontation entre la fédération des couturiers et tailleurs et l’installation d’une usine de confection chinoise à Diamniadio.

Le rire est que ça a été débattu dans le plateau hier nuit où la majorité des débattant ne se sont ni informés, n’ont ni recherchés sur le fond pour comprendre la question avant d’en parler dans une émission.
Un débat de « TOUTOLOGUE » fini toujours par un «on dit tout, sauf l’essentiel».

L’usine en question ne fait pas encore des produits fabriqués au Sénégal, quels artisans où unités de production fait des blousons, survêtements, Polos, jeans, imperméables de police etc…Tous ce qui se vends ici est importés.

A propos de cette fédération de couturiers où unité de fabrication d’habits, dont on nous parle de 300.000 personnes impactées, il faut faire le distinguo entre deux, les tailleurs qui produisent des habits traditionnels, dont pratiquement aucune industrie ne peut se substituer, du fait de l’habilité manuelle qui y sied et les PME de confections qui se tapent les marchés de vestes, blouses, tenues professionnelles des policiers etc…Ces derniers se voient réellement menacés et ils ont bien raison de se battre pour leur survie.
Mais peut-on reprocher au Sénégal de vouloir aller dans le monde sans les recevoir en retour.

Tous les pays se battent pour capter des investissements directs étrangers, dont le Sénégal, en retour on ne peut pas se plaindre de voir de gros investisseurs squatter le pays.

L’économie du Sénégal à l’Etat actuel ne peut pas continuer comme ça, un pays où plus de 80% des structures sont informel avec une précarité de perspectives sans pareil pour une économie et une réelle difficulté à avoir de bonnes informations permettant à un Etat de planifier un développement correct. Est-il sérieux dans un pays de voir des entreprises informels avoir des chiffres d’affaires chiffrer à 7 zéros ?

Un pays ne se développe par la puissance de l’artisanat, il est trop limité pour cela, l’industrialisation est l’un des meilleurs moyens, sinon le meilleurs de développer rapidement un pays. L’industrie est un des plus grands et rapides pourvoyeurs d’emplois dans le monde.

Voir des industries se bousculer pour venir au Sénégal est une immense opportunité pour le pays et pour la prise en charge de la question de l’emploi très compliquée dans ce Pays.

Je préfère mille fois un étranger qui vient produire ou embouteiller de l’huile au Sénégal qu’un Sénégalais qui va en Turquie ou au Brésil se labéliser un produit et crier à tout va sa citoyenneté comme motif de soutien de l’Etat.
Il n’y a quasiment aucun produits dont une ou toute partie de la valeur ajoutée ne peut se produire au Sénégal. L’importation n’est pas bénéfique pour un pays, il le tue à petit feu et accroît son déséquilibre.

Cependant le rôle de l’Etat est de faire que l’impact négatif que ce rush peut avoir dans la perception des populations n’entraîne des frustrations, voir des révoltes. L’obligation d’un Etat est de créer un cadre permettant à ses propres citoyens de s’épanouir et d’évoluer. Un Etat doit mettre au centre la survie de sa nation, sa survie entraîne obligatoirement de se protéger contre tous.

Dans cette optique, il serait mieux par exemple de créer des synergies intelligentes entre ces grosses industries qui viennent au Sénégal et les PME/artisans en place en leur extorquant la technologie où en facilitant l’accès à la technologie aux autochtones pouvant leur permettre de faire face à n’importe quelle concurrence, le Bureau de Mise à Niveau travail dans ce sens, mais on a du mal à percevoir ce qu’il fait, malgré qu’il le fait très bien même.

L’Etat à l’obligation de protéger la durabilité des entreprises qui se créées dans son territoire. L’exemple des émirats est épatant, aucune entreprise ne peut être détenue à 100% par des étrangers, ç’est une mesure peut être radicale pour un pays peu puissant, pauvre et ayant besoin de capitaux comme le Sénégal, mais des incitations peuvent permettre à des investisseurs étrangers d’y voir leur compte en s’alliant à des Sénégalais, le pays y gagnerais plus.

Pour finir, la plus grande faiblesse entrepreneurs nationaux face à la concurrence étrangère demeurent le chemin de croix pour le financement de leur activité économique. Le plus grand oubli des militants « anti-domination étrangère » est le secteur financier et bancaire.
La croissance est soutenue par la création monétaire et c’est les banques qui la détiennent. Le quasi majorité des banques au Sénégal est détenu par des capitaux étrangers et comme je l’aurais fait surement, je me soucierais plus de prendre mes bénéfices et de me tirer dans un pays qui n’est pas le mien.

La bataille ultime dans ce pays est de conscientiser les nationaux dans l’entreprenariat bancaire, aujourd’hui il est incompréhensible que des Hommes d’affaires Sénégalais ayant percés dans les affaires ne puissent avoir une influence dans le financement de notre économie.
On ne peut qu’avoir espoir sur le grand saut du milliardaire, BABA DIAO dans sa nouvelle banque. Le Sénégal est parmi les pays où aussi belle et viable l’idée qu’on a d’une entreprise on a quasiment aucune chance d’accéder à ceux qui tiennent ce rôle dans une économie.

Les Sénégalais ont un problème pour se mettre ensemble dans un intérêt d’affaire, chacun veut se faire la belle et entretenir l’autre, de grosse corporation comme l’UNACOIS, les chambre de commerces et de métiers, les fédérations ruraux etc…ne doivent pas rester sans avoir une réelle influence dans le financement de l’économie.
Le jour où les banques sénégalaises auront pour Slogan « Nous finançons vos idées », le pays pourra espérer être émergeant.

Les pays développés ou en voie de développement ont soutenu et soutiennent à chaque fois leur Start up et PME, l’exemple des pays du Maghreb (Maroc, Tunisie) de l’Ethiopie, de la Rwanda entre autres est plus que significatif an Afrique. Dans ces pays à l’image des pays développés on a le choix entre entreprendre et travailler comme salariés.

Dans nos pays on incite à l’auto-entreprenariat, mais il n’y a aucun dispositif qui le garantit à 100%, certes les gouvernements qui se sont succédé ont faits des efforts avec des offres sur l’encadrement, sur la recherche de fonds, sur d’autres incitations, mais ces derniers ne sont pas encore intégraux.
L’idéal serait que celui qui veut entreprendre ne doit avoir de contrainte que le sacrifice du surplus de temps et d’énergie à consacrer à ce travail. Notre pays condense beaucoup d’énergie, il faut le libérer, sans liberté d’entreprendre, il n’y aura pas d’audace dans la créativité, dans l’invention, dans la création, dans l’innovation etc…

Ces pays qui libèrent leurs énergies humaines et garantissent l’entreprenariat ont des moyennes de 20.000 à 30.000 dépôts de brevets et invention par année. Vous tapez « brevets déposés au Sénégal » sur un moteur de recherche vous aurez comme réponse « des inventions dorment dans les tiroirs »…Les choses qu’on utilise dans la vie ne tombe pas du ciel à part la pluie.

Libérerez nous !!!

Bachir DIOP
Citoyen qui veut du bien à son Pays
bachirdiop.diop@gmail.com

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