Bac 2017 – Pas de fuites en avant !

Cette mauvaise traversée du Bac est une douloureuse épreuve pour l’école sénégalaise. Elle nous renvoie un modèle que certains mal-pensants essaient d‘offrir à notre jeunesse. Il faut donc être triste que le monde de la nuit fasse irruption chez nous, dans le monde du jour, celui de la lumière, de la compétence et du mérite.

Il faut nettoyer ces écuries d’Augias attirées par la facilité, formatées pour tricher et qui veulent triompher au sein d’une société, qu’on entreprend de construire sur la base de la «méritocratie» et de l’honnêteté. Mais, la ploutocratie est en train de se constituer en alternative et menace les fondations de notre modèle sociétal. Mais, il faudra y faire face ! Par contre, les fuites massives aux épreuves du Baccalauréat général 2017 sont un scandale, qu’on aurait tort de minimiser.

Le faire, ce serait discréditer ce diplôme, qui ouvre les portes de l’enseignement supérieur à des milieux de jeunes, présentement rongés par le stress et contraints de supporter les fautes commises par des adultes irresponsables, grisés par l’argent facile.

Comme les faits sont sacrés, on ne peut pas ne pas faire l’économie des derniers soupçons de fuites au Concours général et aux anticipées de philosophie, après la fraude au Concours d’entrée des élèves-maîtres. Dès le départ, on n’a pas voulu trop s’attarder sur ces bombes à retardement, qui nous rattrapent en plein vol. Une secousse à l‘échelle de Richter dont les conséquences seront évaluées à la fin de cet examen.

Ce Bac est l’affaissement de notre système éducatif. Une véritable catastrophe ! Oui, nous sommes victimes de notre goût du confort et du compromis. Et de cette formidable capacité, que nous avons développé, à accepter l’inacceptable, à s’accommoder de situations invraisemblables pour la conservation de nos avantages à n’importe quel prix. Mais, on doit rester résilient et affronter ces menaces, qui veulent entacher la crédibilité de notre système éducatif et oser regarder le problème en face. Sans compromission.

En effet, on ne pourra pas dissocier les responsabilités morales et individuelles quand un tel scandale éclate au cœur d’un pays. Et les limogeages et les démissions font partie de l’échelle de sanctions-positives ou négatives-comme les promotions. M. Diakham qui a blanchi sous le harnais est bien placé pour le savoir…

  • Bocar Sakho – Lequotidien
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