Au centre du salon marron-beige, parlons politique

 Ces temps-ci, le landerneau politique sénégalais est en ébullition avec des faits plus surprenants les uns des autres à cause de multiples interprétations qu’en font les sénégalais. Ces interprétations aussi  prétentieuses que surprenantes se basent sur des jugements personnels articulés autour de la jurisprudence et/ou de la politique politicienne. Ce sont les cas Karim Wade, candidat hors course du PDS et de Khalifa Ababacar SALL, celui de la coalition « TAXAWU SÉNÉGAL « , révoqué récemment de sa fonction de Maire de Dakar par décret présidentiel. Il suffit tout simplement d’interroger le droit parallèlement aux motifs évoqués dans les dossiers d’enquête que les services compétents de l’Etat ont remis aux juges chargés des dossiers qui ont dit le droit. 
Nous avons tous constaté que les cas Karim Wade et Khalifa SALL ont été déplacés sur le champ politique à tel point qu’un bras de fer pouvant avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité du pays s’opère entre opposants radicaux et pouvoir. C’est pourquoi, j’élève encore ma voix pour m’adresser au camp présidentiel.
   La politique est un domaine très spécifique qui répond à ses propres impératifs. On ne pratique pas en effet la politique comme on exerce une activité dans une entreprise ou dans une administration. La politique obéit à des règles propres, différentes de celles des autres secteurs de la vie sociale. Nous estimons donc important que, pour être efficaces, les militants de la coalition BBY les connaissent et les appliquent. Voici les principales règles.
1-Ne pas craindre le conflit
La spécificité du politique vient de son caractère éminemment conflictuel. C’est par excellence le domaine des relations amis ennemis, l’art de trancher les conflits et de choisir entre des positions antagonistes. Les rapports de force y jouent donc un rôle déterminant et structurant. Aussi, en politique, avoir des ennemis, être impliqué dans un conflit et subir des attaques n’a rien d’anormal. Les militants de la coalition BBY qui refuseraient de trancher, de se déclarer clairement et qui fuiraient les antagonismes, doivent se chercher une autre voie que l’action politique.
2- Mobiliser ses partisans
Compte tenu de cette dimension conflictuelle, il est essentiel dans le combat politique, et notamment à l’approche d’une élection, de mobiliser ses partisans pour se placer en position de force. Avant de conquérir de nouveaux appuis, la coalition BBY doit donc s’assurer de tous ses soutiens. Ne pas observer cette règle simple constitue une erreur politique très grave. Une erreur qui a pourtant été commise par de nombreux dirigeants qui ont souvent cherché à séduire des électeurs sans voir qu’ils démobilisaient ainsi beaucoup de leurs soutiens traditionnels, ( les militants des premières heures ), lesquels s’abstenaient alors ou allaient voir ailleurs. ( Ce fut le cas de Diouf et même de Wade).
3- Se positionner clairement
Une autre règle, qui découle de la précédente, exige que le candidat s’identifie clairement, et notamment qu’il se rattache sans ambiguïté aux idées et au courant politique qu’il est censé incarner. Telle est la condition première pour mobiliser ses propres troupes.Toute attitude consistant à mettre son drapeau dans sa poche, comme de refuser de se positionner en tant que républicain par exemple, crée une équivoque et un flou politique éminemment pénalisants. Les partisans s’éloignent sans que les soutiens potentiels se rallient pour autant, car on ne rassemble que sur des convictions fortes et un programme de société  clairement affirmés.
4- Désigner son adversaire
En politique, on n’existe que dans la mesure où l’on a clairement désigné son adversaire et on s’affirme à la mesure de la personnalité que l’on défie. Pour les militants de la coalition BBY, l’ennemi politique doit s’incarner dans les représentants de l’opposition, ceux qui sont les plus éloignés des positions qu’elle défend( tous ceux qui ont perdu des privilèges à cause du gouvernement; ceux qui ont été révoqués de leurs postes ou démis de leurs fonctions ). La situation à laquelle il leur faut tendre est donc celle d’un duel clair et direct avec l’adversaire principal pour se venger.
5- Simplifier les messages
Le politique est par ailleurs un art de simplification. Pour qu’un message passe dans le public, il faut qu’il soit facilement compréhensible et donc qu’il soit clair. Sans idées simples, on ne peut agir sur le réel, d’autant que les idées simples, qui sont souvent les mieux fondées, peuvent parfaitement être légitimées par un discours et des concepts élaborés.
6- Orchestrer les campagnes
La politique est également un art de répétition. Dans une campagne, il y a lieu de revenir sans cesse sur les mêmes thématiques et le même discours. Car, pour passer dans l’électorat ou le grand public, un message doit répondre à deux conditions : il faut qu’il soit répété un grand nombre de fois et qu’il parvienne aux électeurs visés par des canaux multiples.C’est par le jeu de la répétition des messages et de la multiplication des supports que notre candidat réussira à créer un phénomène d’orchestration indispensable au succès. 
7- Riposter face à la diabolisation
Enfin, notre candidat pourrait être l’objet de campagnes en diabolisation: c’est le cas actuellement au Sénégal. S’il faut bien sûr éviter les propos maladroits qui pourraient susciter des dérapages, il ne faut en revanche rien céder sur les questions de fond. Aussi si notre candidat est victimes de ce genre d’attaque, nous devons garder notre sang-froid et riposter en attaquant les diabolisateurs. Ceux-ci n’ont aucune légitimité, ils n’ont rien fait pour résoudre les problèmes des sénégalais et leur pensée unique étouffe les libertés et mettent en danger la cohésion sociale. En démontant les mécanismes des procès en diabolisation, les militants de la coalition BBY pourront progressivement en neutraliser les effets.
8- Ne jamais parler contre son camp
Cette règle s’impose d’elle-même mais il est nécessaire de la mentionner car l’observation de la vie politique montre qu’elle ne va pas de soi pour tout le monde. Il est pourtant évident que les critiques émises sur son mouvement par l’un de ses membres, a fortiori l’un de ses dirigeants, ne peuvent avoir qu’un effet dévastateur sur l’opinion: ( ex, les cas Cissé Lô et d’ABC ),  Il est donc essentiel pour les militants de la coalition BBY de ne jamais entrer en contradiction publique avec l’un des leurs quelles que soient les divergences que l’on peut avoir avec lui.

 

            ◊ GUEYE Malick Wade – Espagne
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