Amsatou Sow Sidibé ne reconnait plus son Sénégal

Ousmane Sonko peut compter sur le soutien du leader de Car/Leneen. Le Pr Amsatou Sow Sidibé qui dénonce sa radiation de la fonction publique, la juge inadmissible. Selon elle, il s’agit d’une « procédure expéditive et dangereuse utilisée pour sanctionner le président du Pastef ».  

«Cette décision me paraît excessive. Dans cette affaire, le droit de la défense  n’a pas été respecté. Ousmane Sonko n’a pas eu la possibilité de s’exprimer et de se défendre par lui-même ou par le biais de ses avocats. La radiation de la fonction publique est une décision très grave. Le radier sans l’avoir écouté et entendu ses avocats, c’est excessif. Même à l’université, lorsqu’un étudiant commet une faute, il est entendu par une commission de discipline avec l’ensemble du staff de la communauté universitaire en présence des personnes mises en cause. Mais, pour le cas Ousmane Sonko, il s’agit d’une procédure expéditive et dangereuse dans une République», a déclaré l’ancien ministre conseiller du président, dans un entretien accordé au journal Enquête.

«Il n’y a pas eu de procédure disciplinaire. Il n’a pas été entendu. Est-ce qu’il a violé son obligation de discrétion professionnelle ? La réponse est négative. Il n’a pas révélé mais dénoncé. Les informations qu’il a livrées sont publiées par le gouvernement lui-même. Il suffit de surfer sur le net pour avoir toutes ces informations qu’il a portées à l’attention d’un public plus large. (…) On lui reproche d’avoir parlé en tant que fonctionnaire, alors qu’il y a des inspecteurs des impôts et domaines, des ministres qui n’arrêtent pas de parler. Et de surcroit de faire de la politique politicienne.

Elle en veut pour preuve, le cas du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba et de celui du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo qui «s’expriment librement sans être inquiétés. Parce qu’ils le font dans le sens voulu par le parti au pouvoir. C’est un problème. Lui (ndlr : Ousmane Sonko) on le sanctionne parce qu’il dénonce les agissements du pouvoir. C’est la politique de deux poids deux mesures. Et c’est inadmissible dans une démocratie. (…). Les intellectuels doivent aujourd’hui avoir peur. Du temps du nazisme, on avait commencé à brûler les livres. Aujourd’hui, ce sont des langues et des plumes qu’on est en train de bruler. C’est effrayant !», s’indigne-t-elle.

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