Aliou Sall va-t-il déposer une plainte contre Bbc ?

Aliou Sall, frère du Président Macky Sall a annoncé une plainte pour diffamation contre la Bbc (British Broadcasting Corporation) suite à la diffusion par le médias britannique d’un documentaire mettant en cause le maire de la ville de Guédiawaye. Bbc accuse Aliou Sall d’avoir reçu de pot-de-vin dans les contrats pétroliers et gaziers signés entre l’Etat du Sénégal, Frank Tims et la multinationale Bp (british petroleum). Ces révélations de la Bbc ont secoué le Sénégal au plus haut sommet de l’Etat. Le Président de la République en réaction à cette affaire le jour de la prière de la korité a assuré que la vérité sera rétablie.

Pour faire contre-feu aux réactions virulentes après les soupçons de corruption d’Aliou Sall dans le dossier des hydrocarbures, Macky a pointé du doigt un « reportage manifestement tendancieux» visant à déstabiliser le Sénégal. Poursuivant, il dit : « nous savons que là où il y a du pétrole, certains vont tenter de déstabiliser le pays […] Le gouvernement va poursuivre cette affaire », a-t-il déclaré après la prière de l’Aïd al-Fitr marquant la fin du ramadan. Une annonce faite alors que l’exploitation d’importantes réserves au large du Sénégal devrait commencer d’ici à 2021-2022.

« Je tiens à ce que la vérité soit rétablie », a affirmé le président, sans citer le nom de son frère en raison du « caractère privé » de cette mise en cause. Réclamant des preuves, il a promis : « S’il faut sanctionner, nous allons sanctionner. » « Toutefois, nous n’accepterons pas de fausses accusations », a averti Macky Sall, en assurant que « jamais un pays n’a pris autant de dispositions pour éviter les écueils par rapport aux ressources qui vont être exploitées dans les prochaines années ».

Après la réaction du président Macky Sall à l’enquête de nos confrères de la BBC sur l’attribution de marchés pétroliers, le gouvernement a tenu une conférence de presse mercredi 5 juin au soir. L’exécutif rejette en bloc les éléments de l’enquête et charge la chaîne publique britannique.

C’est la porte-parole du gouvernement, Ndèye Tické Ndiaye Diop, qui a été choisie pour mener la riposte. À la tribune au ministère des Affaires étrangères, la ministre se lance dans la lecture d’une déclaration-fleuve du gouvernement.

Pour le pouvoir, l’enquête de la BBC est « un tissu de contrevérités […] destinées volontairement à manipuler l’opinion et jeter le discrédit sur le gouvernement et l’État du Sénégal. Le reportage de la BBC est marqué par un parti pris et une intention manifeste de nuire ».

« Un scandale à dix milliards de dollars ». L’enquête diffusée dimanche 2 juin par la BBC a créé une onde de choc au Sénégal. Dans un reportage de 28 minutes, la chaîne britannique accuse notamment la compagnie pétrolière British Petroleum (BP) d’avoir accepté de verser quelque 10 milliards de dollars de royalties à l’homme d’affaires roumano-australien Frank Timis. Lequel avait signé en 2012 un contrat pétrolier controversé avec le Sénégal.

    L’opposition Sénégalaise monte au créneau et attaque Aliou Sall

Suite aux révélations de la BBC, sur un supposé deal sur les contrats pétroliers et gaziers du Sénégal, qui met en cause  Aliou Sall et Frank Timis, le FRN (Front de Résistance Nationale) dans un communiqué envoyé à la Presse exige la démission sans délai du frère de Macky Sall.

« Les années de la présidence de Macky Sall se suivent et se ressemblent, toutes jalonnées de scandales retentissants qui renseignent à suffisance sur les pratiques mafieuses de son régime. La dernière affaire en date, est révélée par l’enquête de la BBC et  a été dénoncée à plusieurs reprises par le FRN et  des compatriotes qui sont au fait des combines et autres manigances dans le secteur pétrolier. Cette affaire révèle une corruption d’Etat, symbole du discrédit qui frappe les institutions de la République transformée en un grand banquet de familles où se retrouvent parents et alliés du premier au dernier degré.

De cette enquête, il ressort qu’Aliou Sall, qui est à la fois frère cadet de Macky Sall, président de la République, maire de Guédiawaye, président de l’Association des maires du Sénégal, directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC), membre du Conseil d’Administration de la compagnie Air Sénégal international ; et non moins Administrateur à la Banque de Dakar (BDK), a perçu des  sommes importantes dans l’attribution de licences à la société Petro Tim. On découvre dès lors que des délinquants en col blanc, embusqués au plus haut sommet de l’Etat, ont fait subir à notre pays un préjudice estimé à 10 milliards de dollars, selon la BBC, avec la complicité de flibustiers étrangers, au moment où les Sénégalais vivent les pires difficultés de leur existence.

Face à ces graves révélations, Macky Sall et son régime patrimonialo-affairiste, visiblement paniqués par les accusations de la BBC et sentant bien le naufrage inéluctable, s’engagent dans une rescousse de la famille et une rhétorique pseudo-nationaliste de mauvais aloi pour tenter d’étouffer ce scandale. Cette prétention de sauvegarder vaille-que-vaille les intérêts de la fratrie a atteint son paroxysme lorsque Macky Sall, pris dans les rets de la corruption de son système népotiste, a tenté vainement de couvrir, de son aile protectrice, la délinquance financière des siens. En essayant, plutôt mal que bien, de se soustraire à l’opprobre infamant qui le poursuivra éternellement, Macky Sall avoue qu’il est le principal responsable de ce carnage financier pour avoir signé le décret d’attribution de la licence à Petro Tim contre l’avis de l’Inspection Générale d’Etat et surtout en sachant que son frère était au cœur de ce scandale.

Bien entendu, il n’y a rien à attendre des députés godillots de la majorité qui nous ont habitués à une grande docilité, ni d’une commission d’enquête parlementaire qui viendra honteusement se muer en blanchisserie pour les auteurs de ce crime et leur assurer une impunité totale. Il ne faut également rien attendre de la justice sénégalaise, totalement discréditée, qui a raté à maintes reprises l’occasion de se hisser à la hauteur de son serment en refusant d’enquêter sur les scandales qui jalonnent la gouvernance de Macky Sall.

Parce que l’on ne peut rien espérer ni de l’Assemblée nationale qui a déjà été saisie pour la mise en place d’une commission d’enquête sans suite, ni de la justice sénégalaise, le FRN invite les juridictions américaine et britannique, qui ne doivent pas laisser planer le doute sur l’intégrité de BP, société cotée en bourse, à ouvrir une enquête conformément aux lois en matière de délits financiers.

Le FRN exige la démission sans délai d’Aliou Sall de toutes ses fonctions publiques et la déclassification immédiate du rapport de l’IGE sur cette affaire afin que l’opinion publique nationale et internationale soit édifiée sur ses conclusions. De même, le FRN lance un vibrant appel aux instances compétentes de la CEDEAO et/ou de l’Union Africaine pour que justice soit faite.

Le FRN interpelle également le FMI, la Banque mondiale et les partenaires bilatéraux et multilatéraux de notre pays qui doivent user des sanctions prévues par les dispositions de la Convention des Nations-Unies contre la corruption, sans quoi tous leurs discours sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption paraîtront comme des slogans sans effet pratique.

Le FRN, dont la bonne gouvernance des ressources est inscrite en lettres d’or dans sa plateforme, invite les Sénégalais à prendre conscience de l’immense gravité de cette affaire qui, non seulement remet en cause les fondements de notre souveraineté, mais aussi et surtout brade les intérêts de la Nation tout en hypothéquant l’avenir de nos enfants.

Enfin, le FRN engage le peuple sénégalais à réclamer justice par une forte mobilisation, et par tous autres moyens que nous jugerons pertinents et dont nous conviendrons, afin que cette affaire ne soit pas rangée dans la longue liste des scandales impunis du régime de Macky Sall, irrémédiablement disqualifié pour parler de bonne gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption. Avec le peuple souverain, au Sénégal et dans la diaspora, le FRN prendra toutes ses responsabilités pour que la lumière soit faite sur cette affaire, que les coupables de tous bords soient punis, et que les biens spoliés soient totalement restitués au peuple sénégalais, des générations actuelles et futures ».

     Clédor Sène joute une couche : « ce ne sont pas 30, mais 90% des actifs qui ont été cédés à Petro Tim et Aliou Sall »

Très au fait des questions pétrolières, Clédor Sène fait partie des premières personnes qui ont alerté sur un possible scandale à venir, sans pour autant que ses déclarations n’aient autant de crédit et d’écho que les révélations de la BBC. Profitant de la bulle lancée par le média britannique, le président du mouvement ‘’Claire vision’’, donne d’autres informations et précisions sur le sujet.

« Ce sont 90% des deux blocs les plus juteux qui ont été cédés à Aliou Sall et à Petro Tim », a déclaré Clédor Sène sur la Sen Tv. Il rappelle : « ils ont déjà vendu les 60% à Kosmos Enrgy et gardé les 30% qui font aujourd’hui l’objet du reportage de la BBC ». 

Selon le président de ‘’Claire Vision’’, « l’Etat ne détient plus que 10% sur ces deux blocs, c’est extrêmement grave ». En effet, précise-t-il, « les 30% dont on parle, appartiennent à Petro Tim et à Aliou Sall. Et les royalties à venir leur appartiennent également, pas à l’Etat du Sénégal ». 

Selon Clédor Sène, dont les propos sont rapportés par nos Confrères de Leral : « Macky Sall est lié à son frère par 4 décrets. C’est vrai que Timis Corporation avait signé ces contrats en 2011 sous Wade, mais ces contrats ne peuvent entrer en vigueur sans la signature du décret d’approbation par le président de la République. Et c’est Macky Sall qui a signé ces décrets le 19 juin 2019. Il s’agit du décret 2012-596 et du décret 2012-577 ». 

Le plus surprenant pour Clédor Sène, « c’est que le président Macky Sall a demandé un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) sur Timis Corporation. Et l’IGE dans la conclusion de son rapport a demandé à Macky Sall de ne pas signer le décret ». Et Clédor de s’interroger : « ma question est aujourd’hui de savoir pourquoi, il n’a pas respecté ces conclusions et a signé le décret d’approbation ? »

D’ailleurs, selon plusieurs Observateurs, il serait étonnant qu’ Aliou Sall porte plainte devant les juridictions anglaises contre Bbc. S’agissant de sa démission qui est réclamée par l’opposition, le frangin du Président « ne l’envisage pas » . Il dit sur un poste publié sur facebookk, repris par plusieurs sites en ligne: « Mon statut de Directeur général de la CDC ne m’empêche nullement d’ester en justice ou de répondre à la justice, je ferai les deux certainement. Démissionner, c’est donner raison à mes adversaires et à mes accusateurs. 
J’ai déjà envisagé un changement dans ma carrière au mois de septembre prochain et je l’ai annoncé, avant même le déclenchement de cette cabale, à qui de droit.  Sauf décret divin ou décret présidentiel, je ne changerai pas ce plan pour faire plaisir aux manipulateurs.  Ma plainte sera déposée, Inch Allah, dès la semaine prochaine en bonne et due forme ».

Attendons donc la semaine prochaine et surtout soyons patient car le temps de la justice n’est pas celui des hommes politiques…

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