Affaires Karim Wade et Khalifa Sall évoquées par Macky Sall avec France 24: Justice, juste triste

L’entretien du Président Macky Sall, dans sa forme, épouse une opération de Com’ qui ne dit pas son nom. Son silence n’avait que trop duré sur ces deux dossiers chauds qui tiennent en haleine le Peuple. Il y avait comme un besoin de «se libérer», alors que jusqu’ici, il n’a jamais voulu laisser croire à des affaires politiques ou politisées. «Je ne me prononce pas sur des dossiers pendant devant la Justice», avait-il l’habitude de rabâcher à ses intervieweurs. S’il est vrai qu’il a été bousculé par le jour￾naliste de France 24, il y avait aussi une présomption d’un «parlons-en et qu’on en finis￾se !». Il n’était quand même pas obligé de répondre à ces questions qui paraissaient impré- vues. Pourtant, l’éventualité d’amnistier un Karim Wade était sur toutes les lèvres. Et la seule surprise, c’est que le chef de l’Etat lui-même le dise. Surtout dans un contexte de pré-Présidentielle. L’intention de faire libérer Khalifa Sall aussi était crédible puisqu’il ne peut -politiquement et non juridiquement- rester dans les murs de Rebeuss pour 5 ans. Et en conditionnant la fin des déboires de Sall et Wade à sa réélection, Macky Sall aura donc confirmé ce que nombre de Sénégalais pensaient : «Laissez-moi le fauteuil, et je vous sors des griffes de la justice.» Du coup, la politique -qui n’a jamais d’ailleurs quitté ces dossiers- reprend sa plénitude. Parce qu’au fond, amnistie et/ou grâce ne dépendent que de la volonté du Président ou de sa majorité. La dernière était celle enveloppée dans la «loi Ezzan». Et ce n’était ni plus ni moins pour Abdoulaye Wade que pour les assassins de Me Babacar Sèye. Et donc l’avenir de Wade-fils et de l’ancien maire de Dakar devrait dépendre surtout du verdict du 24 février prochain ! Un message au Pds : «Votez pour moi et je laisse tranquille votre candidat !» Un autre aux hommes de Khalifa Sall : «Soutenez-moi, je libère votre leader !» En même temps, il y a un message pour les magistrats : «Vous avez fait votre boulot, laissez-moi faire le mien !» Ce sera tout ça, pour ça. Ainsi, c’est la justice qui continuera de souffrir de sa crédibilité et de son indépendance. On ne répétera que les erreurs du passé. Et c’est l’éternel recommencement. Ce n’est pas justice. C’est juste triste.

 

           □ Hamath Kane – LeQuotidien

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.