ADHA s’indigne de la fréquence des bavures policières et salue l’auto saisine du procureur

Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) est profondément indignée, suite au décès du commerçant Modou DIOP alias Seck Ndiaye domicilié à la Médina, Dakar.

En parcourant les pages de la presse quotidienne nationale, les faits marquants sont les nombreux cas de violences, notamment les bavures policières.

C’est en effet, avec une grande consternation que nous avons appris à la date du mardi 19/06/2018, le décès du commerçant Modou NDIAYE, 42ans, marié père de 3 enfants, suite à son interpellation musclée par la police pour une affaire supposée de recel de tissus. Ainsi, il a été conduit au commissariat central de Dakar puis transféré par la suite à l’hôpital où il aurait succombé, d’après la police. Version contredite par les parents de la victime. Selon le rapport d’autopsie du médecin légiste, Modou Diop est décédé suite à des ‘‘traumatismes multiples notés au niveau de son crâne.’’

Face à cette énième bavure, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié condamne jusqu’à la dernière énergie cet acte répressif et odieux, tout en exprimant ses vives préoccupations quant à la consolidation de l’État de droits dans notre pays.

Sur cette même lancée, l’ADHA s’interroge sur la question du respect de la loi, conformément aux droits fondamentaux des personnes privées de liberté [1] et au code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale de 2014 qui dispose en son article 434-17 que :‘’le policier et le gendarme ayant la garde d’une personne appréhendée sont attentifs à son état physique et psychologique et prend toutes les mesures possibles pour préserver la vie et la santé et la dignité de cette personne’’. Ainsi ‘‘l’utilisation du port des menottes ou des entraves n’est justifiée que lorsque la personne appréhendée est considérée soit comme dangereuse pour autrui ou pour elle-même, soit comme susceptible de tenter de s’enfuir’’.

Action pour les Droits Humains et l’Amitié encourage et salue l’acte du procureur de la République qui s’est autosaisie du dossier du jeune commerçant de la Médina.

ADHA demande que toute la lumière soit faite, les responsabilités situées et les sanctions appliquées en toute rigueur et en toute impartialité, conformément aux dispositions de notre Code Pénal.

De réelles mesures doivent enfin être prises et, surtout, appliquées afin qu’aucune injustice dans ce pays ne reste impunie et que toute personne impliquée de près ou de loin sanctionnée comme il se doit.

Par la même occasion, Action pour les Droits Humains et l’Amitié s‘incline devant la mémoire du défunt et présente ses condoléances émues à la famille éplorée, à tous les commerçants et enfin à tout le peuple sénégalais.

Fait à DAKAR, le 26 Juin 2018

Le Président ADAMA MBENGUE


[1]Toute personne appréhendée est placée sous la protection des policiers ou des gendarmes et préservée de toute forme de violence et de tout traitement inhumain ou dégradant.

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