Adama Gaye à sa sortie de prison : «J’ai honte pour la mémoire institutionnelle du Sénégal»

Adama Gaye est sorti hier de prison, après plus d’un mois de détention pour offense au chef de l’Etat.

Mais, il garde toute sa détermination : «Il faut savoir que je vais observer une période de silence parce que je vais me concerter avec ma famille, des acteurs, des dignitaires qui ont agi pour ce qui est une issue heureuse devienne une réalité. En ce moment précis, permettez simplement que je savoure cette liberté que je n’aurai dû jamais perdre.

Les écrits qui sont à l’origine de mon arrestation ne sont pas une cause pour arrêter quelqu’un.

Je pense aussi bien que la Constitution et l’histoire sénégalaise sont suffisamment solides pour empêcher un individu d’être privé de sa liberté sur des considérations, qui m’ont permis de voir l’aveuglement d’une justice, qui a agi dans la précipitation, dans l’illégalité  et dans le cafouillage. En vérité, j’ai un peu honte pour la mémoire institutionnelle de mon pays.

Pour l’heure, permettez que- j’ai voulu vous adresser la parole parce que vous êtes de jeunes confrères- que je garde un peu le silence et que je me concerte avec ma famille et mes amis. Et il y a beaucoup de problèmes au pays et vous comprendrez cela.»

Quid de sa grève de la faim ? M. Gaye préfère en sourire : «Je suis un communicateur et je suis un stratège en communication. Je ne suis pas ce genre de personne qu’on enferme dans une prison et le faire oublier à vie. Sous ce rapport et voulant que le monde sache les conditions dans lesquelles j’étais détenu, j’ai annoncé que j’observais une grève de la faim même si ça était une stratégie qui a marché parce que tous les médias internationaux ont repris l’information. Il faut savoir que je ne suis pas disposé à être suicidaire parce que la religion musulmane l’interdit. C’est l’un des messages que j’ai reçu du fils aîné du khalife général des mourides, qui est venu me le porter à son nom.

 

Enfin, ce n’est pas la seule démarche que j’ai entreprise : j’y ajouterai l’information que j’ai donnée relativement à la saisine des dirigeants de la Cedeao que j’ai servie en tant que directeur de la Communication sur le recul de la démocratie au Sénégal.

J’étais sur le point de sortir une lettre de ma fille aux Nations unes pour alter la communauté diplomatique, qui se réunit mardi à l’Assemblée générale de l’Onu.

Et ma fille allait envoyer la lettre et nous étions disposés à faire si besoin des grèves de la faim devant le siège des Nations Unies à New York ou devant même la Maison blanche. Il faut parfois user de stratagèmes pour atteindre ses objectifs», explique M. Gaye.

 

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