Abdoulaye Wade : « le pays est très endetté »

L’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, garde beaucoup de mordant. Hier à Touba, il n’a pas raté son successeur Macky Sall, lors de sa visite dans la cité religieuse de Cheikh Ahmadou Bamba. Maître Wade, effectuant sa traditionnelle visite d’avant-Magal au khalife général des mourides, Serigne Sidy Moctar Mbacké, a profité de sa rencontre avec le khalife de Darou Khodosse, Serigne Abdou Rahmane Mbacké, pour tirer sur l’actuel régime.

Abdoulaye Wade à Touba
Abdoulaye Wade à Touba

Il est d’avis que le Sénégal a emprunté, depuis quelques années, la mauvaise voie. Il figure désormais dans le lot des pays qui se sont outrancièrement endettés, en dépassant les seuils tolérés. Ainsi, le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS) prédit une crise économique profonde et difficile à juguler, si le gouvernement n’y prend pas garde. “Le pays a beaucoup régressé, depuis que je suis parti. Le taux d’endettement actuel du Sénégal est de 65 %, alors que la marge limite à ne pas dépasser est de 17 %. La situation de la dette du Sénégal est grave. La situation financière est délétère. Les dégâts sont énormes.

Actuellement, le ministre de l’Economie et des Finances ne dort plus tranquillement. Il a même des difficultés pour payer les salaires des fonctionnaires. Celui qui n’est pas d’accord n’a qu’à me contredire et apporter des preuves contraires”, a asséné l’ex-président. “Macky a voulu m’humilier” Me Abdoulaye Wade s’est également confié sur ses relations difficiles avec Macky Sall qui, selon ses dires, lui a fait un enfant dans le dos, alors qu’il lui a montré de bonnes dispositions à l’aider dans son magistère. “Je croyais que lorsque je m’en irai du pouvoir et le confiant à mon successeur, il irait de l’avant. Et lorsqu’il rencontrerait des difficultés, il viendrait me demander conseil pour que je l’aide. C’est cela la continuité de l’Etat. Je n’ai jamais refusé de lui (Macky) venir en aide.

Le jour où je quittais le palais, je le lui ai dit. J’ai prié pour lui”.Mais, sur un ton railleur, il a poursuivi : “Je crois bien qu’il a été conseillé par un piètre marabout. Il m’a défié, attaqué et essayé de m’humilier. Mais Dieu nous départagera.” Le “Pape du Sopi” s’est également réjoui de la victoire acquise par la liste de la Coalition gagnante Wattu Senegaal qu’il a dirigée lors des élections législatives du 30 juillet 2017. “Nous rendons grâce à Dieu d’avoir remporté les 5 députés du département de Mbacké. Mais le plus difficile reste à venir. Nous devons travailler davantage pour que le Parti démocratique sénégalais garde encore le contrôle de la ville de Touba”, a-t-il ajouté.

Par contre, lors de sa visite auprès du bras droit du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké Bassirou, il s’est à nouveau plaint du déroulement du scrutin à Touba, lors des dernières Législatives, promettant que les députés de sa coalition vont porter le combat à l’Assemblée nationale.

Il réclame deux députés de plus pour la coalition Gagnante et se base sur le nombre de militants qui n’ont pas pu exercer leur devoir citoyen dans la ville sainte. Il a aussi réitéré le vœu de voir les projets qu’il a entrepris dans la cité religieuse de Touba se réaliser, dans les prochaines années. “Si Dieu m’avait donné l’opportunité d’exercer un autre mandat, j’aurais achevé les travaux que j’avais entamés à Touba. Je prie maintenant pour que mon successeur parachève ces projets dans la cité religieuse. C’est ça mon souhait. Même s’il ne les réalise pas, un membre de mon parti le fera”, a-til lancé.

Maître Wade a promis au porte parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, de consigner dans un document ses projets pour que l’actuel président et ses successeurs les poursuivent. Ces ouvrages concernent, dit-il, la grande mosquée et les grandes rues de Touba. Après le président de la République Macky Sall, le président du Haut conseil des collectivités territoriales Ousmane Tanor Dieng et le secrétaire général du PDS Abdoulaye Wade, la ville de Touba recevra, entre aujourd’hui et demain, d’autres responsables politiques, avant la célébration du Grand Magal prévue le mercredi 8 novembre 2017

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