Abdoulaye Daouda Diallo, ministres des Finances et du budget : «Nous avons un endettement sain»

Le Sénégal jouit d’une économie solide qui répond à toutes les normes édictées par les partenaires, mais surtout dans le cadre de la surveillance multilatérale avec les partenaires de l’Uemoa. «Nous avons un déficit de 3%, une inflation qui tourne autour de 1% contre une norme acceptée de 3%», s’est défendu le ministre des Finances et du budget. D’ailleurs, souligne Abdoulaye Daouda Diallo, le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale ont classé tous les pays du monde en quatre catégories de niveau d’endettement, notamment un niveau de surendettement faible, un niveau de surendettement modéré, un niveau de surendettement élevé et un niveau de surendettement détresse. Le Sénégal est dans la catégorie de niveau de surendettement modéré, à l’instar de l’ensemble des pays de l’Uemoa.
Son niveau de surendettement tourne autour de 54% du Produit intérieur brut (Pib) contre une moyenne admise de 70%. «Nous sommes donc très loin de ces difficultés», s’est félicité le ministre selon qui un Etat est jugé par rapport à ses capacités à faire face à ses échéances de dette. «Vous n’entendrez jamais que le Sénégal est à défaut de paiement face à ses obligations. Nous sommes à un niveau où nécessairement on pourra continuer de faire dans l’endettement parce qu’aussi pour nous développer, il faut s’endetter», fait-il savoir. A l’en croire, l’endettement est un moyen qu’un pays peut utiliser pour financer son développement et le Sénégal a pris cette option. «Nous avons un endettement sain parce qu’il est utilisé dans le cadre des infrastructures de développement pour porter le pays vers l’émergence… Si on était à 70%, on serait dans l’ordre de 9 400 milliards d’endettement. Nous sommes aux alentours de 7 300 milliards. La marge est encore là, mais nous pensons de façon raisonnable qu’à chaque fois qu’il y a un projet qui justifie notre présence sur le marché international, nous y serons. Mais avec le niveau de mobilisation des recettes que nous avons, nous n’avons pas besoin de nous endetter, surtout pour notre fonctionnement. Nous avons largement les capacités de tenir ces charges-là», assure M. Diallo.
Par ailleurs, le ministre des Finances et du budget a démenti tout problème de trésorerie au Sénégal. «On ne peut pas avoir de tension de trésorerie au Sénégal. Ce qui se passe, c’est que nous faisons face à des obligations d’impayés, c’est-à-dire des dépenses qui ont été exécutées. Au cours des années 2017-2018, il y a eu des obligations impayées d’un montant important que nous sommes en train de résorber au fur et à mesure. En 2019, une bonne partie de ces obligations a été payée», a expliqué Abdoulaye Daouda Diallo. Pour 2020-2021 voire 2022, plus de 113 milliards sont affectés annuellement à l’apurement de ces obligations impayées qui ont été constatées en 2017 et 2018. «En 2019, nous avons réussi le challenge. C’était de ne pas du tout avoir encore d’obligations impayées», s’est félicité le ministre.

 

Source : Le Quotidien

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