8 août 2004 – 8 août 2019 : il y a 15 ans, Serigne Mourtada Mbacké était rappelé à Dieu

Fils cadet du fondateur du mouridisme, Serigne Mourtada Mbacké est considéré comme l’un des plus grands perpétuateurs de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Il a notamment réussi à « internationaliser » la voie soufie de son père à travers l’Afrique et le reste du monde. Sa disparition au Maroc, le 8 août 2004, sonne comme une grande perte pour toute la oumma islamique.

Né en 1927 à Ndame, le dernier né des fils de Serigne Touba pouvait pourtant vivre de la baraka de son père et de ses frères. Mais très tôt initié à l’apprentissage des savoirs islamiques, Serigne Mourtada va suivre le chemin tracé par son père. Ainsi se rendra-t-il jusqu’en Mauritanie pour approfondir ses connaissances, alors qu’il n’avait que 12 ans.

Fondateur des instituts Al-Azhar…
Son amour pour le savoir va le conduire à construire beaucoup d’écoles et instituts islamiques. Ainsi peut-il être considéré comme le précurseur de ce qu’on appelle aujourd’hui « daaras modernes ». La pertinence de ce projet d’écoles modernes fit qu’il obtînt l’aval et le soutien de tous les grands chefs religieux du pays. Les premières démarches que Serigne Mourtada entama pour la construction d’instituts islamiques en lieu et place des « daaras » traditionnels remontent en 1958, mais elles achoppaient sur la mauvaise foi de l’administration coloniale.

En 1963, il observe le cinquième pilier de l’islam en se rendant à la Mecque. La vie et l’œuvre de Serigne Mourtada en cette année 1964 est rythmée par des voyages innombrables dans les pays arabes : Irak, Liban, Arabie Saoudite et Egypte. D’ailleurs, c’est dans ce dernier pays qu’il aura le privilège de signer un protocole d’accord avec la célèbre et prestigieuse Université Al Azhar. Voilà qui explique la naissance des instituts Al-Azhar, dont le premier fut bâti en 1975 à Ndame, son lieu de naissance. A sa disparition, on dénombrait déjà près de 350 écoles à son actif.

Serigne Mourtada, l’infatigable…
Les missions de Serigne Mourtada à l’extérieur se sont soldées par l’ouverture de centres islamiques à l’endroit des Sénégalais de la diaspora. Les « Keur Serigne Touba » sont des preuves vivantes de la mission accomplie du Cheikh. En 1966, il ouvre le premier foyer culturel et religieux en France puis en Italie en 1967. Aux Etats-Unis, d’habitude si hostiles à l’Islam, le saint-homme financera pourtant l’ouverture d’un foyer mouride dénommé Keur Serigne Touba, dont la particularité reste la célébration annuelle du « Bamba Day ».

Grand entrepreneur, Cheikh Mourtada met sur pied un réseau de transport en commun. Cette compagnie de transport dénommé Al-Azhar est réputée pour la qualité de ses services et la discipline de ses employés, qui se comptent par centaines. Jusqu’à l’âge de 82 ans, le fils de Bamba ne connaîtra de repos, toujours sur le terrain et au service de l’Islam. Il rend l’âme le 8 août 2004 au Maroc et sera enterré le même jour à Touba, la sainte. Son legs est aujourd’hui assuré par son fils Serigne Mame Mor Mbacké.


 

      Par Ababacar Gaye

ababacarguaye@yahoo.fr

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