25ème édition du Fespaco : Ce n’est pas encore la ferveur populaire à Ouagadougou

A quelques heures de l’ouverture officielle de la 25ème édition du Festival panafricain de cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), ce n’est pas encore le grand engouement dans la capitale burkinabè. Le train-train quotidien avait repris, hier, dès les premières heures de la matinée, au niveau des grandes artères de la ville où la préoccupation semble être ailleurs.

Ouagadougou : A peine réveillée, la capitale burkinabè s’est encore plongée dans sa canicule habituelle. A dix heures déjà, le thermomètre affiche plus de 30 degrés. Mais, ce n’est que le début. Un pic qui flirte avec les 40 degrés est attendu en milieu d’après-midi. A Ouagadougou où doit s’ouvrir dans les prochaines heures la 25ème édition du Festival panafricain de cinéma et de la télévision, ce n’est toujours pas la ferveur populaire.

Au niveau des grandes artères de la ville, il n’y a rien qui renseigne sur la tenue de ce grand événement dédié au septième art africain.

On ne voit pas des affiches publicitaires sur la manifestation, le long des grandes avenues. Ici, seule la scène cocasse des motos, faisant la particularité de Ouaga, attire l’attention du visiteur. Rien de nouveau sous le soleil de la capitale, qui a renoué très tôt ce matin avec son train-train quotidien et sa marque de ville tumultueuse bercée par un climat chaud presque tout au long de l’année.

L’absence d’intérêt que nourrit une partie de la population vis-à-vis du Fespaco se traduit, en grande partie, par la crise politique qui a secoué le pays en 2014 et qui a abouti à une crise économique. Laquelle continue toujours de secouer de plein fouet certains habitants de la capitale.

lboudo est un gérant de discothèque au niveau de la zone commerciale de Ouagadougou, communément appelée « Grand marché ». Pour joindre les deux bouts, ce jeune homme est obligé de s’adonner, le jour, à des activités carrément informelles parmi lesquelles la vente des fours à gaz ou au téléchargement payant de musique sur clé « Usb ». Selon lui, la crise économique a emporté toute la ferveur populaire qu’il y avait autour du festival. « Actuellement, on a d’autres préoccupations.

On ne peut pas suivre des films où il faut payer entre 1.000 et 1.500 FCfa par projection. Rien ne bouge dans ce pays, c’est pourquoi les gens ne sont pas intéressés par le Fespaco », soutient-il, les yeux rivés sur son ordinateur. Un point que de vue que partage son ami Idrissa pour qui le contexte n’est pas encore propice à la tenue d’un tel événement.

« Quand on a faim, on ne peut pas regarder un film », ironise-t-il. Dans cet espace du marché, des jeunes d’à peu près le même âge propose plusieurs produits aux passants.
Kouéba Divin, étudiant en cinquième année en Système industriel, fustige plutôt la période choisie généralement pour organiser le Fespaco. Car, il s’agit, à son avis, d’un moment où les étudiants et autres élèves n’ont pas la possibilité de venir suivre les films. « Il serait intéressant que le festival puisse se tenir pendant les grandes vacances, pour permettre à tout le monde et plus particulièrement aux élèves et étudiants d’y prendre part », suggère-t-il.

Derniers réglages
Prévue à partir d’aujourd’hui et ce, jusqu’au 4 mars prochain, l’édition 2017 du Festival panafricain de film et de télévision va projeter 20 films dans la catégorie des longs-métrages de fiction. Jusqu’à hier vendredi, un seul point de Ouagadougou (le siège du Fespaco) permettait d’avoir une petite idée sur les derniers réglages liés à ce festival. Dans la matinée, réalisateurs, journalistes, organisateurs … ont pris d’assaut le site pour se procurer les badges devant leur permettre de prendre part aux différentes activités de la manifestation. Sur place, des ouvriers s’activent pour mettre en place les derniers stands abritant une partie des expositions de certains pays comme la Côte d’Ivoire et le Niger. Du côté de l’administration du Fespaco, peu d’agents sont visibles sur les lieux après 8 heures. Jusqu’à 10 heures passées, le directeur du festival, Ardiouma Soma, ne s’est présenté dans son bureau où l’attendent journalistes et visiteurs.

Même si la capitale burkinabè n’est pas encore prise par la fièvre du septième art africain, l’ouverture officielle du Fespaco aura bien lieu aujourd’hui à 16 heures au stade municipal de la ville, sous la présidence du chef de l’Etat du Burkina Faso.

L’ouverture officielle sera suivie par une veillée d’hommage à partir de 21 heures. Il s’agit d’une façon de rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré pour le rayonnement du festival et qui ne sont plus de ce monde.

L’édition de cette année dont est le thème « Formation et métiers du cinéma et de l’audiovisuel » va présenter 170 films produits sur le continent. Pendant une semaine, « Le pays des hommes intègres » sera le centre de gravité du cinéma africain et de la diaspora.

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