138e Célébration de l’Appel de Seydina Limamou Lahi (psl) « yessluuwaat » ou les valeurs sublimes du Mahdi

L’Appel est l’évènement singulier qui marque le début de la mission prophétique du Mahdi Seydina Limamou Lahi (psl). Il demeure une constante, une orientation et une exigence que son troisième (IIIe) Khalife a renouvelées lors de la célébration en 1981 du centenaire de l’Appel, lui donnant toute sa dimension spirituelle fondamentale.

Seydina Limamou Lahi (psl) durant toute sa mission a fait usage d’une pédagogie de douceur pour cadrer le chemin qui mène à l’accès du salut éternel. Cette pédagogie est la communication par la pratique, car dit-il : « Prenez exemple sur moi et prenez exemple sur mes actes et mes paroles. Si vous le faites complètement, je vous conduirai dans la voie du salut » (sermon1).

Ces paroles et actes sont, sans nul doute, les valeurs sublimes qui constituent le legs de tous les prophètes que le Mahdi doit boucler et laisser à l’humanité entière.

Nous verrons le style puis nous analyserons le terme « la fin des temps » et la foi dans la communication de son message.

  1. LE STYLE

Le style est simple, direct, concis et sans compromis : Moi, je suis un donneur de directives, or Dieu le Très Haut a dit dans son livre : « celui qui est un Envoyé n’a d’autre devoir que de transmettre (cf. coran :79,45), or moi j’ai transmis » (sermon 1). Seydina Limamou Lahi (psl) prend très tôt ses responsabilités, s’assume pleinement par l’annonce et fait la part des choses vis-à-vis de tout le monde. « Celui qui entend l’Appel et le suit, accomplit une belle action. Celui qui entend et s’en détourne n’a fait du tort qu’à lui-même. » (Sermon 1).

Seydina Limamou Lahi (psl) magnifie d’abord la possession du savoir qui peut faciliter la compréhension de sa mission : « le savoir est une chose très utile lorsqu’il est allié à un cœur qui craint Dieu » (sermon 1).

En le disant, n’a-t-il pas voulu s’adresser aux « savants » de son époque et surtout à ceux des temps présents qui l’ont fustigé et détourné des cœurs qui voulaient et veulent lui porter allégeance ?

Ces savants ont renié sa mission. Mais nous les invitons à réfléchir à l’instant même sur ses paroles. « Celui qui sera rebelle et aura préféré la vie présente aura pour demeure l’enfer appelé « Jahim ». Celui qui aura redouté le moment de sa présence devant Dieu et éloigné son âme des jouissances aura le Paradis pour demeure » (sermon 1) (cf. Coran : 79, 41 et 42).

Il ne s’arrête pas à mi-chemin et sermonne : « celui qui le suit et atteste la véracité de sa mission s’engage dans la droiture, par contre celui qui traite de mensonge tombera dans la déchéance » (sermon 1). Pour finalement conclure par : « le maitre de ces Temps-ci est venu. Entre lui et les savants, il y a des différences (de conceptions religieuses) et ceux-ci l’ont rejeté or il appelle à la religion de la droiture vers Dieu » (sermon 1).

Malgré des hostilités persistantes à son égard, Seydina Limamou Lahi (psl) n’a exhorté qu’à l’obéissance à Dieu, à son prophète et à y veiller scrupuleusement. Car l’obéissance à Dieu est sagesse. La crainte de Dieu vaut mieux que tout le sacrifice du monde. « Multiplier vos efforts pour obéir davantage à Dieu et à son prophète et à raffermir votre foi » (sermon 1).

Des savants de très haute renommée l’ont compris et ont abandonné titre et honneur, biens et familles pour être parmi les « auxiliaires dans la voie de Dieu ».

A leur endroit, il recommande : « réunissez-vous en toute pureté d’intention et unissez vos cœurs pour l’amour de Dieu et de son envoyé » (sermon 1).

A ces détenteurs de son message, il ordonne : « lorsque vous recevez ce message, vous devez le lire parmi vous et parmi les musulmans présents » (sermon 1). N’empêche, vous pouvez aller vers celui qui reste chez lui » (pour lui donner lecture du message) (sermon 1)

« Paix sur vous » (sermon 1)

Ce message est un rappel adressé par Limamou Lahi, sans misogynie ni discrimination aucune. Donc « à tous les musulmans, hommes et femmes, adultes et jeunes et à ses adeptes » (sermon 1).

En finissant sur cette partie, on ne peut manquer de relever que Seydina Limamou Lahi (psl) s’est adressé ouvertement à la face du monde.

Une remarque importante est qu’il a fait la part de chose en laissant la question de « l’heure » exclusivement à son Seigneur. Les savants qui l’ont abordé ont fini par l’abandonner au Tout Puissant, reconnaissant que personne ne connait la date de ce jour et l’heure. (cf : Evangile selon Mathieu).

L’attitude de Seydina Limamou Lahi (psl) est à rapprocher aux versets coraniques 42, 43, 44, 45 et 46 de la sourate 79. « On t’interrogera au sujet de l’Heure, disant : à quand son arrivée ? c’est à ton Seigneur [d’en déterminer] le terme. Tu es seulement [chargé] d’avertir ceux qui la redoutent. Le jour où ils le verront, il leur semblera n’avoir demeuré qu’un soir ou un matin ».

Seydina Limamou Lahi (psl) n’a parlé que de la Fin des Temps.

La Fin des Temps est-t-il le signe annonciateur de l’Heure ?

  1. LA FIN DES TEMPS

Seydina Limamou Lahi (psl) se cantonne dans son rôle d’avertisseur absolu, attitré par la Parole de Dieu (cf. Coran : 79, 45). On ne peut faire la courte échelle. La Fin des Temps est l’époque du Mahdi, confirmant la doctrine fondamentale de l’Islam qui est le Mahdisme achevant « l’œuvre messianique que Muhammad devait réaliser vers la fin des temps » (cf. p. Casanova, 21 juin 1863 – 23 mars 1926).

Seydina Limamou Lahi (psl) n’est déclaré être le Mahdi que l’on attendait, un Envoyé de Dieu dont la Mission n’est autre que la seconde venue du Prophète Mohammad (Sylla et Gaye, 1985).

Sans parti pris, vérifions si cela est la vérité ou non.

En termes très claires, voilà ce qu’en dit Seydina Limamou Lahi (psl) : « sachez que notre temps est agité, cela signifie la Fin des Temps. Prenez exemple comme une eau qui s’épuise, ce qui reste au fond du récipient est toujours trouble » (sermon 1).

Il explique et définit cette période comme étant une situation d’agitation et de trouble.

L’agitation c’est quand les personnes sont en proie à des émotions, des impulsions diverses et ne sont pas au repos. Cet état mène au trouble qui est le résultat de leurs dégénérescences, de leurs propres turpitudes.

Les personnes y sont à cause des croyances perverties. Les sociétés qui avaient accepté de vivre par la religion de Dieu, l’ont altéré par des règles fabriquées pour en tirer avantage. Certaines en sont arrivées à nier l’unicité de Dieu, d’autres son existence même. Et à vrai dire les musulmans ne vivent plus selon les principes édictés par le Coran. La crise est partout : maladies, famines, guerres, catastrophes naturelles, sociales, économiques, etc. « Qui enfreint les lois de Dieu, vivra dans la gêne », telle est l’expression coranique, Parole de Dieu inchangée.

La promesse de Dieu est aussi dans sa Toute Miséricorde. Il ferarégner parmi ceux qui ont la foi sur terre et leur enverra le Mahdi qui leur enseigne les valeurs authentiques islamiques pour les « guider dans le droit chemin. Ceux-là que le Seigneur a comblés de faveurs et qui n’ont pas encouru Sa colère, ni des égarés » (Coran : 1, 6 et 7).

Seydina Limamou Lahi (psl) a su assurer en toute sagesse le leadership dans la propagation du Coran et les valeurs islamiques contre les systèmes collectifs des mécréants.

Aussi donc, « le maitre des Temps » que l’on connait déjà en lui, dévoile ses attributs exclusifs par : « Limamou Lahi, l’Elu, le Saint Maitre des créatures qui adresse à tous les musulmans, hommes et femmes qui ont quitté leur foyer pour servir Dieu » (sermon 1).

Pour ceux qui doutent, il clame haut et fort et laisse comprendre qu’il est le Prophète Mohammad (psl) : « Mohammad avait dormi, Mohammad s’est réveillé, ô mes frères ! sachez que Dieu a mis dans mon corps, l’âme de Mohammad » ou encore : « c’était moi hier, c’est encore moi aujourd’hui » (Tafsir Abdoulaye Sylla).

Voilà le prophète des temps Mohammad (psl) réincarné en Limamou Lahi (psl) Al Mahdi Al Muntazar, le Prophète des temps attendu par les Gens des Livres. Il est le signe et la manifestation de cette Fin des Temps.

La notion de Temps dans l’Islam est précieuse. Il faut s’efforcer à l’analyser et ne pas se limiter à la notion d’heure, de jour, de mois, d’année, d’âge ou de siècle. Mais aller au-delà pour le savoir.

La sourate 103 du Coran qui le consacre, résume à elle seule et à juste raison, l’essentiel des plus grandes vertus de l’islam : la foi, le travail méritoire, la recherche de la vérité, la patience. Sa récitation est parfaitement recommandée à tous les musulmans d’après Tabari. Le maître des Temps-ci vient à la fin des Temps. Nousfinirons par le grand oral que l’Ange Gabriel posa au Prophète Mohammad (psl) vers la fin de sa vie : la Foi

  1. LA FOI

Le Prophète Mohammad (psl) lui répondit dans un « hadith qûdsi » : la Foi est la croyance en un Dieu Unique, Transcendant, la croyance aux Anges, aux livres révélés (Thora, Evangile, Coran), aux Prophètes de Dieu sans distinction à la résurrection et à la prédestination. La théologie de l’Islam, toute obédience confondue, s’est efforcée d’analyser le contenu et la manifestation de la foi. En dépit de nuances extrêmement subtiles, elle est d’accord sur l’adhésion du cœur qui symbolise la source de toute vie affective, intellectuelle et matérielle. Sans l’adhésion du cœur, la foi devient une simple affaire de raisonnement superficiel, incomplet et instable. C’est-à-dire qu’on peut se dire musulman, sans pour autant être un croyant au sens coranique, sens le plus parfait du terme.

Voilà ce que dit le Coran « parmi ceux qui ont dit : nous avons cru avec leurs bouches sans que leurs cœurs n’aient jamais cru et … Voilà ceux dont Allah n’a point purifié leur cœur » (sourate 5, v41).

Et encore « les bédouins ont dit : nous avons la foi. Dites plutôt : nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans nos cœurs. Et si vous obéissez à Allah et à son Messager, Il ne vous fera rien perdre de vos œuvres… Allah est Pardonneur et Miséricordieux » (sourate 69, 14).

La foi procède du cœur et de la pensée. Elle repose essentiellement sur la valeur que le croyant accorde à l’héritage spirituel reçu et le jugement qu’il porte sur son authenticité. Ce jugement doit être positif. Le croyant doit tenir pour vrai la Mission de Mohammad (psl), ajouter à l’authenticité du message qu’il a reçu et communiqué et qui fut transmis après lui, de bonne foi.

On ne peut faire mieux qu’avec Seydina Limamou Lahi (psl) : « je vous recommande de multiplier vos efforts pour obéir davantage à Dieu, à son Prophète et pour raffermir votre foi » (sermon 1).

Dans la pédagogie de Seydina Limamou Lahi (psl), la foi se manifeste dans le comportement du croyant, dans sa vie quotidienne, surtout dans la patience au milieu des épreuves, dans le respect de la vérité, la pudeur, les bonnes intentions dans tout ce que l’on entreprend, les conseils prodigués à ceux qui en ont besoin, la pratique du bien, l’amour du prochain, le respect des biens et droits d’autrui, le respect des plantes, des animaux.

Elle se concrétise par des actes méritoires. Elle est vie et pensée qui mènent vers Dieu par l’instauration des valeurs justes, équitables et fraternelles dans sa famille, sa chambre, sa cour, sa maison, dans la rue de son quartier, de son village, de la ville, de son pays,dans tout ce qui nous habite et nous entoure.

La foi se trouve dans la prière qui occupe une place importante dans cette pédagogie car dit-il : « sachez que toutes les bonnes œuvres se trouvent réunies dans la prière, car la prière constitue le pilier de la religion. Celui qui la valorise honore la religion. Celui qui la dévalorise, déprécie la religion » (sermon 1).

Pour donner signe et manifestation de la foi dans la prière, Seydina Limamou Lahi (psl) l’a matérialisée dans la troisième station de celle-ci, correspondant au « sujûd » ou prosternation en prononçant : « Subkhânaka innî âmantu bill ahi wa Rusulihî wa malâ’ ikatihî wa kutubihî wal yawmil âkhiri » (Basse Ababacar Laye p48)

C’est presque aussi la réponse aux interrogations des Anges dans la tombe

La doctrine de Seydina Limamou Lahi (psl) transcende même l’idée que les sunnites et les chi’ites se font du Mahdi

« Son originalité réside essentiellement dans la thèse de la réapparition ou de la réincarnation du Prophète Mohammad dans la personne du Mahdi, dans sa seconde venue » (Diop Seydina Limamou Laye, Mémoire de Master FLSH, UCAD (2013-2014 p133,134)

Après Seydina Limamou Lahi Al Mahdi, il n’y a qu’à tirer l’échelle. Paix et Salut à tous les Pèlerins.


Ibrahima Diouf LAYE

ibrahimadiouf777@gmail.com

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