Doing Business 2018 : Le Sénégal valide sa feuille de route

Le Sénégal veut améliorer davantage son classement dans le Doing business. Et il a engagé des réformes structurantes qui ont été validées hier, lors d’une réunion ministérielle.

Prétendre à un niveau de développement économique honorable suppose un environnement des affaires favorable à l’investissement. Le Sénégal l’a très tôt compris en engageant des réformes pour attirer plus d’investisseurs. En quatre ans, c’est-à-dire de 2011 à 2016, le Sénégal a fait un bon significatif de 30 places dans le classement de Doing business. Une progression remarquable, estime le ministre-porte-parole du gouvernement pour qui, l’objectif de notre pays, c’est d’intégrer le cercle des 100 pays les plus réformateurs au monde. Seydou Guèye s’exprimait, hier, à l’issue de la réunion ministérielle consacrée à la validation de la feuille de route Doing business 2018, présentée par le ministre de la Promotion des investissements, des Partenariats et du Développement des téléservices de l’Etat, Khoudia Mbaye, en présence des administrations concernées. Cette feuille de route, a précisé M. Guèye, a été validée par le Premier ministre « dans sa totalité et dans son intégralité, après échanges et discussions ». Après la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), a-t-il rappelé, l’un des principaux objectifs du gouvernement, c’est de faire du Sénégal « une destination privilégiée » des investissements privés en vue de la création de richesses et d’emplois.

Seydou Guèye soutient que le Sénégal dispose bien avant le cycle « Doing business », d’un Programme de réformes sur l’environnement des affaires, beaucoup plus large que le Programme de réformes du Doing business (Preac) dont la première phase s’est déroulé entre 2013 et 2015. Dans le cadre du Preac, a-t-il expliqué, le gouvernement, à travers le ministère de la Promotion des investissements, a travaillé sur quatre axes importants : l’automatisation des procédures, le renforcement de la compétitivité des facteurs de production, le coaching et la communication pour les administrations pour une prise en charge efficace des réformes ainsi que la promotion des investissements à fort impact social.

Ces réformes engagées placent le Sénégal parmi les pays les plus réformateurs au monde, a estimé M. Guèye, soulignant que ces réformes ne résultent pas d’une décision de la Banque mondiale ni des partenaires mais « c’est une volonté de notre pays ». Toutefois, il a noté qu’il arrive que des réformes « très importantes » ne soient pas prises en compte dans le Doing business. Il en veut pour exemples l’adoption de la loi sur les zones économiques spéciales intégrées (Zesi), des réformes sur le foncier, la baisse du coût de l’électricité qui interviendra au cours de ce bimestre, etc. « Ces réformes ne sont pas prises en compte par le Programme de réformes du Doing business, un cadre très coercitif et précis, portant sur des aspects micro de la vie économique », a déclaré M. Guèye qui souligne que le Sénégal peut-être derrière des pays où il n’est pas plus facile de faire des affaires au regard des contextes et des conditions. Le porte-parole du gouvernement a invité les gens « à comprendre la place réelle de cet indicateur dans la comparaison des Etats par les performances importantes ».

Neuf nouvelles mesures phares
Neuf mesures nouvelles phares ont été prises par le Sénégal pour améliorer son classement dans le Doing business. Celles-ci font partie des 25 dont trois dites de correction figurant dans la feuille de route du Doing business 2018, validée, hier, au cours d’une réunion ministérielle consacrée à cette question. Au-delà des actions, a souligné le porte-parole du gouvernement, « le Doing business concerne également le reporting » même s’il a souligné qu’il arrive que des lois soient adoptées sans être prises en compte dans le reporting ». 13 anciennes mesures figurent dans cette feuille de route. « Des délais ont été impartis, des engagements pris puisque nous avons un agenda qui est celui du Doing business auquel il faut donner des réponses », a rappelé M. Guèye. Ces mesures portent essentiellement sur la création d’entreprises, le permis de construction, le transfert de propriété, l’exécution des contrats. « Pour la création d’entreprises, le Sénégal est très performant et a un très bon classement en termes de délai », a commenté Seydou Guèye, selon qui, les progrès à faire sont relatifs aux coûts et aux honoraires à baisser. « Pour ce faire, il faudra travailler avec les notaires », a-t-il dit.

S’agissant du permis de construire, le Sénégal a gagné des places, grâce à la réduction des délais de délivrance du certificat d’urbanisme et de conformité, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Il en est de même des taxes. Les orientations retenues, selon lui, permettront de renforcer l’efficacité en utilisant de plus en plus les télés-procédures pour le paiement, le transfert de propriété.

Concernant l’exécution des contrats, Seydou Guèye propose de créer des tribunaux de commerce et d’améliorer l’indice de la qualité des procédures judiciaires. Pour le commerce transfrontalier, il a indiqué qu’un guichet intégral sera mis au Port autonome de Dakar sous forme de centre de services et de traitement de toutes les formalités pour faciliter les activités d’import et d’export. La feuille de route a également mis l’accent sur des orientations pour la résolution de l’insolvabilité en particulier en liquidation d’entreprises et d’accès au crédit.

– Souleymane Diam SY

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.