Activité pastorale : les femmes vivent la précarité à cause de la domination des hommes…

Dans l’activité pastorale en milieu rural, les femmes vivent la précarité à cause de la domination des hommes dans l’accès à la terre, aux moyens de production, à la vente du lait…

Cadre régional ouest africain de référence des éleveurs et pasteurs, le Réseau Billital Maroobé (Rbm) a révélé hier lors d’une restitution d’une étude, la précarité des femmes éleveurs au Sénégal. Cette plateforme pour la défense des intérêts de ses membres aux plans économique, politique, social et culturel a dénoncé les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans le secteur pastoral au Sénégal.

Il s’agit de l’absence d’accès aux moyens de production, de l’insécurité alimentaire, la résilience face aux changements climatiques.Femme Vaches - Activité Pastorale

D’après Diary Ba Ndiaye, membre du Rbm-Sénégal, les femmes éleveurs «gagnent moins d’argent» que les hommes éleveurs, parce dit-elle, leurs revenus sont essentiellement consacrés aux dépenses familiales. «Les femmes sont en train de perdre le lait qui leur était socialement dévolu. Avec l’avènement de laiteries et des mini-laiteries, les hommes prennent les bidons et vont vendre le lait à la place des femmes. Sinon, si la femme vend, elle est obligée de participer aux dépenses familiales», at-elle déploré hier en marge de la l’atelier de restitution sur «l’analyse diagnostique du rôle de la femme en milieu pastoral». Au Sénégal, l’élevage contribue très fortement, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et assure les moyens d’existence d’environ 30% des ménages avec 6 ménages agricoles sur 10 qui pratiquent l’élevage.

D’après la Fao, qui a organisé l’atelier, 16,4% des exploitations agricoles sont dirigés par des femmes contre 83,6% pour les hommes. Ces derniers, qui contrôlent 93,6% des superficies cultivées contre 6,4% pour les femmes, exploitent en moyenne 1,3 ha  ; tandis que les femmes sont à 0,4 ha. «Les femmes éleveurs passent la plupart de leur temps dans la réalisation des tâches domestiques.

Elles sont désavantagées par leur faible niveau d’éducation formelle et l’alphabétisation. Durant la transhumance, une partie de la famille participe aux travaux d’élevage et cela a des consé- quences sur la scolarisation et l’alphabétisation», souligne l’é- tude du Rbm relevant que cellesci «disposent d’une faible capacité de mobilité hors de leurs sites d’habitation». De plus, dénonce-t-on, les femmes éleveurs sont plus vulnérables aux chocs comme les changements climatiques. Par conséquent, leurs principales sources de revenus à savoir les petits ruminants «sont vendus à vils prix pour les besoins de la famille», relève Mme Ndiaye.

Afin de renverser la courbe, le Rbm préconise le renforcement des capacités des femmes éleveurs dans la pratique de la transformation du lait, la diversification du fromage, la valorisation du beurre et la fabrication du savon et crème. Aussi, il est demandé l’amélioration de la mobilité des femmes à travers des actions d’animation pour favoriser leur accès à la scolarisation.

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